Du 27 au 29 mai dernier, durant le week-end de Pentecôte, se déroulait le pèlerinage de Chartres. Organisé chaque année par Notre-Dame de Chrétienté, la colonne partait samedi matin de l’église Saint-Sulpice à Paris pour rejoindre la cathédrale de Chartres le lundi après-midi. Pendant trois jours, les marcheurs ont suivi ce chemin médiéval. Ils ont été remarqués pour leur nombre grandissant.
« Chartres sonne, Chartres t’appelle ! », pour la 41e édition, ce chant a résonné dans les rues de Paris. La colonne des 16 000 pèlerins s’est élancée ce samedi 27 mai à neuf heures du matin. Tous sont arrivés lundi après-midi devant la cathédrale de Chartres. Contrairement à l’année dernière le week-end de Pentecôte a été inondé de soleil.
L’association Notre Dame de Chrétienté a organisé d’une main de maître le pèlerinage annuel malgré la forte affluence de pèlerins. Devant l’explosion des inscriptions, les organisateurs ont dû prendre la décision de les suspendre une semaine avant le début de la marche. Pour 2023, la hausse du nombre de marcheurs a été de 33%, l’augmentation habituelle du nombre de personnes étant de 10% par an. Un record historique.
Les chapitres familles et les chapitres adultes sont les principaux moteurs de cette hausse. L’ensemble de la colonne a atteint une moyenne d’âge de 20,5 ans grâce à ces 10 000 fidèles. Les pèlerins étrangers étaient 1400 venant de 21 pays. 300 prêtres et religieux marchaient avec ces catholiques. Certaines personnes n’ont pas pu se joindre au pèlerinage. Ils s’étaient engagés à prier pour les pèlerins sous le nom d’Anges gardiens. Cette année, la colonne de prières comportait 6 000 membres.
La situation actuelle ne permettait pas de deviner que les fidèles seraient si nombreux et si jeunes. Le pèlerinage de l’année précédente a laissé des souvenirs humides : de l’eau jusqu’aux genoux, un bivouac inondé, un changement d’itinéraire à la dernière minute. Le Motu Proprio Traditionis Custodes et le rescrit du 21 février 2023 cherchant pourtant à restreindre la pratique de la forme extraordinaire la font connaître.
16 000 jeunes et moins jeunes, habitués de la messe en latin et néophytes se sont donc retrouvés pour avaler d’un pas rapide les cent kilomètres qui séparent Paris de Chartres. Les nez ont rougi au soleil, les chaussures de marche ont frappé le bitume, les regards se sont accrochés aux flèches de la cathédrales surplombant « l’océan des blés ».
Au vu de son succès, le pèlerinage a été l’objet d’une couverture médiatique importante et inattendue. Une chronique radio sur France Inter, un reportage télévisé au journal de 20h sur TF1 , des journalistes tellement nombreux que les autorisations de couvrir le pèlerinage se sont vues réduites à une seule journée. L’association Notre-Dame de Chrétienté s’appuie sur les trois piliers de sa devise, Tradition, chrétienté, mission pour entraîner les jeunes catholiques toujours plus nombreux sur les routes de Chartres.
Le thème de cette année était « Eucharistie, Salut des âmes ». Les pèlerins ont découvert trois saints : saint Thomas d’Aquin dont les reliques étaient présentes, saint Charles de Foucault et bienheureuse Conchita Cabrera de Armida. Tous ayant entretenu une dévotion particulière pour le Saint-Sacrement. Les pèlerins ont profité de ces « Trois jours pour approfondir [leur] foi dans la Messe, renouvellement du Sacrifice du Christ, sacrement de la Présence Réelle, communion avec Dieu et pour toute l’Église » selon les mots de l’abbé de Massia, aumônier général de Notre Dame de Chrétienté.
Le week-end s’est clôturé avec la messe a été présidée par Mgr Thomas Gullickson archevêque et nonce émérite originaire du Dakota du Sud, en présence de Mgr Philippe Christory, évêque de Chartres. Avec son charmant accent américain, il a cité les mots du pape Benoît XVI « Rien ne remplacera jamais une messe pour le salut du monde ». Pour ne pas perdre le rythme, Jean de Tauriers a dévoilé le thème du pèlerinage 2024 : Les fins dernières, « Je veux voir Dieu ».
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