C’est peu dire que le projet de « mariage pour tous » éclipse depuis plusieurs semaines le reste de l’actualité sociale et politique. Pourtant, la France ne s’est pas arrêtée de tourner et, sans bruit, le gouvernement avance sur d’autres sujets tout aussi graves…
Le 17 janvier 2013, les partisans de la culture de mort célébraient le 38e anniversaire de la loi Veil dépénalisant l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). Un symbole fort pour le gouvernement en place, à l’occasion duquel une table ronde a été organisée à la maternité des Lilas, en Seine-Saint-Denis. Autour de la table, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, ainsi que Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement.
La première a annoncé une revalorisation du tarif à hauteur de 50 % pour les établissements de santé pratiquant l’IVG. Après la mise en place en janvier du remboursement intégral de l’avortement, cette seconde mesure devrait être effective en mars prochain. Elle doit répondre à la baisse de la pratique de cet acte « médical » considéré comme déficitaire pour les établissements de santé…
400 €, car c’est le prix actuel de l’IVG, c’est donc trop peu pour tuer.
La seconde, Najat Vallaud-Belkacem, déplore quant à elle la trop grande visibilité sur Internet des sites pro-vie. Elle a donc réitéré son appel, lancé le 9 janvier dernier aux associations de promotion de l’IVG, à améliorer leur présence sur la toile. Inquiète du prosélytisme des militants pro-vie, mais n’ayant pas de véritable possibilité de censure à leur égard puisque leurs sites ne sont pas hors la loi, elle entend mener une « contre-offensive ». En ligne de mire, le site ivg.net, qui informe sur la réalité de l’avortement et les séquelles psychologiques qu’il peut engendrer. Aux côtés du ministre, en ordre de bataille, le Planning Familial, bien entendu, mais aussi les centres d’IVG et la Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception (CADAC). Ils prévoient le lancement du site public et officiel, « dédié, labellisé et surtout bien référencé », mais aussi « garant de transparence ».
Par ailleurs, et quoique la date ne soit pas encore certaine, la proposition de loi autorisant la recherche sur l’embryon pourrait être examinée à l’Assemblée le 28 mars prochain. Le sujet sera donc abordé en même temps que la loi sur la famille prévue par le gouvernement pour autoriser notamment la Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour les couples de même sexe. L’amendement sur la PMA a en effet été retiré du projet de loi puisqu’il faisait l’objet de vives critiques. L’État n’a fait que reculer pour mieux sauter, il a soigneusement prévu son agenda, espérant sans doute que le débat sur la famille éclipserait la question de l’embryon. Hypocrite… mais efficace.