Le dernier livre de Jean-Pierre Maugendre, président de « Renaissance catholique », Quand la mer se retire, rassemble ses chroniques des vingt dernières années. Il se veut un rappel des causes de la tragédie actuelle de la France et de l’Église, destiné aux jeunes générations, pour inspirer et guider leurs combats pour le salut des âmes et la survie de notre pays. Entretien.
| Quel est le but de ce rassemblement de chroniques ?
Ces chroniques couvrent une période de vingt années : 2005-2024. Chacune d’elle traite un sujet, identifiable par son titre et sa date de rédaction, que j’essaie de repositionner dans une perspective historique. Je trouvais dommage que tout ce travail, épars, soit inutilisable. Il est un fait que notre tradition nationale et religieuse bénéficie d’un renouveau d’intérêt dont témoigne le succès du Puy du Fou ou le développement des lieux de culte où se célèbre la messe romaine traditionnelle. C’est avant tout pour les jeunes qui découvrent un héritage qui leur avait été caché et s’étonnent de faits dont ils n’identifient pas toujours les causes que j’ai souhaité publier ces chroniques avec la conviction que c’est l’histoire qui explique le présent et prépare l’avenir.
| Peut-on discerner de grandes étapes dans la tragédie dont vous nous faites le récit ?
Oui, ce qui est devenu une tragédie avait plutôt bien commencé. En 2005, l’élection de Benoît XVI était le meilleur choix possible dans le contexte de la composition du conclave de l’époque. Le « non » français au référendum sur la Constitution européenne ouvrait, quant à lui, la perspective d’un peuple français redevenant maître de son destin. Par la suite, le pontificat de Benoît XVI a été marqué par la volonté du Pape de restaurer la paix liturgique dans l’Église avec la libération de la célébration de la liturgie traditionnelle et le dessein, quarante ans après le concile Vatican II, de mettre en œuvre « une herméneutique de réforme dans la continuité ». Initiatives sans lendemain en raison de la renonciation, totalement inattendue, de Benoît XVI au souverain pontificat en 2013. L’exhortation apostolique du pape François Amoris Laetitia en 2016, puis la déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi Fiducia Supplicans, en 2023, ont clairement manifesté la volonté pontificale d’une rupture avec la discipline traditionnelle et l’enseignement constant de l’Église. Quant au motu proprio Traditionis Custodes de 2021, interdisant quasiment la célébration de la liturgie traditionnelle,…