La presse, accusée de partialité, a été sévèrement conspuée et agressée par les Gilets jaunes et l’opinion publique se montrerait hostile aux journalistes à 77 %. Pourquoi ? Les porteurs de mauvaises nouvelles ont toujours été accablés, ce n’est pas nouveau. Et surtout, comme dans un procès, il y a toujours un mécontent : celui qui entend autre chose que ce qu’il souhaitait. C’est ainsi que BFMTV est vue à la fois comme « télé-Macron » et « télé-Gilets jaunes ». Mais il y a plus, parce que les journalistes ont perdu, depuis des années, leur prestige et leur crédibilité.
D’abord, parce que beaucoup ne sont pas sérieux : à force de faire un numéro à la télévision, de faire les amuseurs, les clowns, façon Ruquier ou Hanouna, on ne les croit plus. Ils pensent que sur un plateau de télé, le personnage le plus important ce n’est pas l’invité, mais eux.
Ensuite, parce que là où l’on attendait des gens de talent, des professionnels qui ont une « plume », on trouve des journalistes souvent sans culture mais qui pourtant privilégient leurs commentaires personnels au détriment des faits bruts. Et ces commentaires sont rarement neutres, honnêtes, et là où l’on attend un journaliste on trouve un militant, ce qui veut dire engagé à gauche.
Enfin, comment ne pas observer que les journalistes ne sont plus crédibles quand on sait que, se voulant militants pour la justice, rebelles et insolents, ils sont plus anarchistes de gauche qu’informateurs. La ligne politique suivie, naturellement parce qu’ils ont été ainsi formés et que c’est dans leur ADN, est celle de Libé, du Monde (voire de La Croix), ou encore du JT de France 2 (« Tiens, ils n’ont pas encore fait leur numéro quotidien anti-Trump… Ah si, le voilà ! »). « Empêcher les journalistes de faire leur travail, c’est empêcher les citoyens d’être informés », dit un récent communiqué syndical de journalistes. Encore faudrait-il que l’information ne soit pas hémiplégique, partisane, orientée, mais honnête. Pas neutre, mais ouverte et libre.