> C’est logique ! de François-Marie Portes
L’Assemblée nationale a voté en faveur de l’euthanasie sous couvert d’une « aide à mourir » et d’une prétendue « dignité ». Derrière ces mots se cache une logique perverse : faire passer pour un acte altruiste ce qui est, en réalité, une atteinte à la vie humaine.
Ça y est, nous y sommes… Emmanuel Macron nous l’avait promis lors de sa précédente campagne. Les débats sur la « fin de vie » allaient être soumis à la représentation nationale. Le bref sursis donné par les Jeux olympiques puis par les différents gouvernements mis en échec ne fut qu’une parenthèse dans un programme depuis longtemps préparé.
Lassitude générale
Une lassitude semble s’emparer des Français sur le sujet. Nous ne cacherons pas à notre lecteur que nous éprouvons nous aussi cette lassitude. La majorité des médias traitent du sujet en dilettantes, les manifestants pro-vie peinent à réunir du monde dans leurs manifestations et les soignants sont invisibilisés dans ces réflexions, n’étant plus considérés que comme des techniciens affectés au service de la volonté des « malades » ou, pour le moins, de celle de « patients » impatients d’en finir. Bien qu’une de nos spécialités d’enseignement soit la philosophie morale (appelée parfois « éthique »), ce que nous allons faire relève principalement du domaine de la logique, du rationnel. Pour autant, rien qu’avec ce maigre outil, l’on parvient à des jugements moraux sur cette question. Comme d’habitude, c’est une expression qui nous a fait réagir. Pourtant, peu de personnes semblent vouloir s’y arrêter. Il s’agit de l’expression, érigée en nom d’association, « mourir dans la dignité ». Nous allons tenter, dans un premier temps, de montrer à notre lecteur le caractère profondément stupide de cette expression. En effet, associer le concept de « dignité » à celui de « mort » n’est absolument pas légitime. La dignité signifie selon le Larousse le « respect que mérite quelqu’un ou quelque chose ». La loi actuelle, ainsi que la communication autour, va donc introduire une profonde confusion dans l’appréciation de ce qui est en jeu. Deux choses sont à remarquer et à préciser. Premièrement, une « mort digne » n’existe pas. Mourir est un fait. Le respecter est inutile. La raison fondamentale de cela est que ce qui est subi (le fait de pâtir) ne souffre pas d’être respecté. Être fiévreux, mouillé, avoir chaud ou être blessé sont autant d’exemples qui, si on les affublait d’un…