Les conciles (2/4) | Histoire du premier concile de Nicée

Publié le 26 Août 2025
concile de nicée

Le concile de Nicée a été convoqué pour condamner l’hérésie d’Arius (en bas).

> DOSSIER : « Les conciles, des jalons pour comprendre l’histoire de l’Église »
Nicée, dont nous fêtons les 1700 ans cette année, est le premier des vingt et un conciles œcuméniques qu’a connus l’Église. Convoqué par l’empereur Constantin en 325, il est à l’origine d’un Credo qui est resté, jusqu’à aujourd’hui, la norme de la foi catholique.

  L’empereur Constantin, depuis sa conversion, est intervenu constamment dans la vie des communautés chrétiennes. « Protecteur » de l’Église, selon l’expression qu’employa son confident et biographe Eusèbe de Césarée, il a accordé la liberté de culte aux chrétiens par l’édit de Milan (313). « Serviteur de Dieu », comme il se définissait lui-même, il dira un jour à des évêques qu’il recevait à sa table : « Vous, vous êtes évêques pour l’intérieur de l’Église ; moi, on pourrait dire que j’ai été établi par Dieu évêque pour l’extérieur » (1). À ce titre, il convoqua à plusieurs reprises des conciles, pour trancher des questions doctrinales et disciplinaires.

La crise arienne

C’est dans le contexte de la crise « arienne » qu’il convoqua un concile œcuménique (c’est-à-dire universel) à Nicée. Arius (v. 250-336), prêtre d’Alexandrie, avait diffusé dans sa prédication, à partir des années 313, une doctrine qui revenait à nier la divinité du Christ. Il exposait que Dieu est « principe inengendré », il a tout créé ex nihilo, par sa volonté. Le Christ est le Logos (la Parole) de Dieu, créé et engendré par Dieu. C’est un intermédiaire entre Dieu et le monde. Le Christ est une créature, qui n’a pas existé de toute éternité. Certes il est supérieur à toute créature par sa perfection, mais il est inférieur à Dieu. Ses théories avaient été condamnées à plusieurs reprises. Lors d’un synode réuni à Alexandrie en 318, Arius et trois de ses partisans avaient été excommuniés. Lors d’un autre synode, réuni à Antioche pendant l’hiver 324-325, trois évêques (Eusèbe de Césarée, Théodote de Laodicée et Narcisse de Néroniade), qui avaient refusé de condamner l’hérésie arienne, furent « exclus provisoirement de la communion ecclésiale » (2). La doctrine arienne continuait néanmoins à se répandre. En invitant toute la chrétienté à envoyer des évêques à Nicée, l’empereur Constantin voulait universaliser les condamnations antérieures de l’arianisme. Il voulait aussi que soit définie l’orthodoxie (la doctrine droite, juste) de la foi par opposition…

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Yves Chiron

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