À ce jour, 52 congrès eucharistiques internationaux ont été organisés. Ils sont à la fois des manifestations de la piété eucharistique et, comme le dit Paul VI, un signe « d’union entre les peuples les plus divers ». Nés grâce à la profonde dévotion d’une laïque, Émilie Tamisier, ces congrès ont un succès grandissant.
Les congrès eucharistiques internationaux ont leur origine dans les initiatives d’une pieuse et discrète fidèle, Émilie Tamisier (1843-1910). Née à Tours en 1843, elle entra à l’âge de 20 ans chez les Servantes du Saint-Sacrement, fondées par saint Pierre-Julien Eymard. Elle fit sa profession temporaire à Angers en novembre 1865, mais deux ans plus tard dut renoncer à la vie religieuse. Elle garda une profonde dévotion pour l’Eucharistie. Établie à Ars, elle fut à partir de 1872, sous la direction spirituelle du père Chevrier, le fondateur de l’Œuvre du Prado à Lyon. Il l’encouragea dans son désir de promouvoir le culte eucharistique, un culte qui ne doit pas se limiter aux cérémonies dans les églises et les chapelles, mais retrouver une visibilité sociale.
Un renouveau de piété
De façon générale, le renouveau de la piété eucharistique dans les dernières décennies du XIXe siècle se fait en réaction au rigorisme janséniste qui avait marqué les décennies précédentes et rendu rare la communion des fidèles. Il y a aussi le refus de la laïcisation de la société d’où Dieu et la religion sont de plus en plus exclus. Le 29 juin 1873, Émilie Tamisier participa au grand pèlerinage national à Paray-le-Monial au cours duquel le député Gabriel de Belcastel consacra la France au Sacré Cœur de Jésus au nom d’une cinquantaine de députés qui l’accompagnaient. Émilie Tamisier dira plus tard : « J’en eus alors comme la vision, Dieu m’appelait à me vouer au salut de la société par l’Eucharistie. » Elle commença alors à organiser des pèlerinages dans les sanctuaires où jadis avaient eu lieu des miracles eucharistiques : à Avignon en 1874, à Douai en 1875, à Faverney en 1878. Elle reçut l’appui de Mgr de Ségur, qui était un des grands apôtres de la communion fréquente, et de Mgr Mermillod, qui était alors évêque auxiliaire de Lausanne et de Genève. Celui-ci suggéra de recourir à un moyen de communication qui se répandait : « Il faudrait songer à un congrès. On ne fait rien aujourd’hui dans le monde de la science, du commerce, du travail, de…