Critères pour une politique familiale

Publié le 14 Fév 2017
Critères pour une politique familiale L'Homme Nouveau

En pleine campagne électorale, un petit livre blanc rappelle ce que devrait être une politique familiale efficace et juste. Dissocier social et familial, favoriser la liberté scolaire, la stabilité,… autant d’éléments trop oubliés par les récents gouvernements.

À l’approche des élections présidentielles, un livre blanc cosigné par « Famille et Liberté » et l’« Association française des familles nombreuses », à commander à Famille et Liberté, réindique opportunément les bons critères pour une vraie politique familiale. Laquelle, rappelons-le, consiste à rendre justice aux familles : non pas les récompenser ou les assister par quelque prime à l’enfant ou rente confortable, mais reconnaître et respecter leur indispensable participation en tant que telles à l’effort créateur et conservateur du pays.

Une politique subsidiaire : ­l’État ne doit pas se substituer aux parents mais leur accorder soutien et appui autant que nécessaire. Signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), la France reconnaît ce principe selon lequel « la responsabilité d’élever l’enfant et d’assurer son développement incombe au premier chef aux parents » (art. 18). Les États parties doivent les aider à exercer cette responsabilité et leur accordent pour cela une « aide appropriée ».

Le droit au choix

Une politique familiale subsidiaire cela devrait permettre à la mère (ou subsidiairement au père), par une juste rémunération, de pouvoir choisir d’élever son enfant au foyer. Cela devrait permettre aussi aux parents de choisir l’école qui convient le mieux à leurs enfants, sans être pénalisés par un monopole d’État ni compétent ni désintéressé en la matière avec des idéologies nocives…

Une politique universelle : ­l’État doit cesser de confondre politique sociale et familiale, en aidant toutes les familles sans discrimination. Non pas en considération de leurs revenus, mais de la différence, à revenu égal, entre ceux qui élèvent des enfants et ceux qui n’ont pas cette charge. L’objectif devant être que le niveau de vie d’une famille ne diminue pas avec le nombre d’enfants qui la constituent. Subordonner les prestations familiales aux ressources, c’est favoriser les gens aisés sans enfants au détriment des gens aisés avec enfants, au mépris du but universel de la politique familiale. Au point d’arriver à ce que le niveau de vie d’un cadre supérieur avec quatre enfants et une femme au foyer soit le même que celui d’un ménage ouvrier sans enfants. Le dévoiement de la politique familiale en politique sociale, à des fins économiques (Les allocations couvraient 65 % du coût de l’enfant en 1946 contre 15 % en 2000) et électorales, a pour conséquence de priver le pays de sa principale richesse démographique, en dissuadant les familles d’avoir plus de deux enfants. Si peu de gens « font » un enfant pour de l’argent, beaucoup s’en abstiennent pour ne pas supporter une baisse de leur niveau de vie. D’où la proposition du livre blanc de supprimer la condition de ressources pour toutes les aides familiales (notamment pour la pension de réversion qui symbolise la solidarité dans le couple), de rétablir le quotient familial sans plafonnement et surtout de séparer totalement, politiquement et budgétairement, la politique familiale et sociale, « c’est-à-dire dans l’organisation des portefeuilles ministériels et dans le Code civil (Le Code de l’action sociale et des familles doit être divisé en deux codes distincts) ».

Une politique positive, cohérente et stable : elle doit imprégner toute la vie politique et sociale (santé, culture, logement, emploi, éducation…) sans contradictions, dans un esprit de promotion et de respect de la vraie famille durable, source de prospérité. Notamment à travers l’institution du mariage. Il faut garantir la définition de la famille, la pérennité des mesures en sa faveur, sans coupes claires incessantes dans un budget familial pris alors comme variable d’ajustement. Garantir le financement pérenne de la politique familiale – lequel n’a rien à voir avec un revenu minimum universel aujourd’hui à la mode – contre sa réduction et son détournement au profit d’une politique sociale (individualiste) qui s’adresse à d’autres objets et publics que la famille elle-même, touchant à ses périphéries existentielles (crèches, aménagements du temps de travail, aides sociales au logement, à la dépendance, à la pauvreté…). Bref, il faut rompre avec le refus idéologique de reconnaître la famille traditionnelle comme cellule de base, vitale vis-à-vis du bien commun national.

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