Cet été : Les croisades au risque de l'Histoire
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Cet été : Les croisades au risque de l'Histoire
Les croisades sont souvent relatées du seul point de vue des chrétiens engagés dans cette reconquête des Lieux saints. Mais comment les vécurent les musulmans ? Après les premières violences, une certaine cohabitation permit de mieux se connaître. Mais cette première compréhension mutuelle n’empêcha pas la reprise des combats et la guerre sainte.
L’histoire des croisades serait incomplète si l’on omettait de s’intéresser au regard que le monde musulman porta sur ce long moment historique qui marqua si durablement les relations entre le monde chrétien occidental et le monde musulman oriental. Parmi les études qui ont été consacrées à cette question, l’ouvrage d’Amin Malouf, Les Croisades vues par les Arabes, nous offre le témoignage de chroniqueurs musulmans contemporains des événements. Très récemment, l’étude d’Olivier Hanne consacrée au djihad permet d’affiner le regard porté sur cette question (1). La prise de Jérusalem par les Francs le 15 juillet 1099 et plus encore, peut-être, les massacres perpétrés par eux en cette circonstance traumatisèrent le monde musulman : « La population de la Ville sainte fut passée au fil de l’épée, et les Franj massacrèrent les musulmans pendant une semaine », nota, longtemps après, l’historien Ibn al-Athir (1160-1233). « Bien des gens furent tués. Les juifs furent rassemblés dans leur synagogue et les Franj les y brûlèrent vifs. Ils détruisirent aussi les monuments des saints et le tombeau d’Abraham ‒ la paix soit sur lui ! », écrivit de son côté le chroniqueur Ibn al-Qalanisi (1073-1160) [2].

La victoire des Francs à Jérusalem en 1099 traumatisa le monde musulman (Émile Signol, 1847).