Davos 2024 : tentative de défragmentation ?

Publié le 10 Fév 2024
davos IA 2024

Emmanuel Macron a emmené à Davos plusieurs dirigeants de start-up.

Les chefs d’État, concentrés sur les diverses crises internationales en cours, ne se sont pas pressés au Forum économique international de 2024. En revanche, l’intelligence artificielle (IA) y a tenu le rôle de vedette, comme technologie à la source de toutes les évolutions possibles et de beaucoup de questions pour l’avenir.

  Le millésime 2024 du Forum de Davos ne restera pas dans les annales. Disons que le débat sur la crédibilité des rapports ESG (1), bien que justifié, ne fait pas vraiment écho. Le contexte est encore entaché de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le combat des banques centrales contre l’inflation fait rage et l’escalade du conflit économique entre les États-Unis et la Chine semble incontrôlable. La course aux subventions pour rapatrier des usines bat son plein. La mondialisation est en crise. Les chefs d’État ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, préférant largement y envoyer leurs émissaires plutôt que de quitter leur siège dans le bureau de crise.  

Une source d’inquiétude à Davos

Le thème de l’édition 2024 récemment clôturée a d’ailleurs annoncé la couleur : « Rétablir la confiance ». Pour autant, le sujet qui a monopolisé la bande passante est potentiellement source d’incertitudes. L’intelligence artificielle générative a été la véritable star de la 54e édition du Forum économique mondial. Les 1 600 dirigeants ayant répondu présent ont fait état de leur optimisme quant aux progrès fulgurants de l’IA générative (telle que ChatGPT) dont la dernière version sera bientôt disponible. La présence de Sam Altman (directeur général d’Open AI) n’y est pas pour rien. Un patron français l’a confirmé : le terme « GenAI » (pour « intelligence artificielle générative » en anglais) a fait son apparition dans toutes les sessions, quel que soit le sujet abordé. S’il y a consensus sur le fait que l’avènement de l’IA rappelle l’excitation de la démocratisation d’Internet dans les années 1990, il n’en demeure pas moins qu’elle amène son lot de doutes et d’incertitudes. Sam Altman admet lui-même qu’il est impossible d’anticiper les chamboulements que va provoquer la démocratisation de l’intelligence artificielle. Le modèle économique de sa plateforme est aussi encore à définir, selon ses propos, mais c’est un autre sujet.  

L’émergence de l’intelligence artificielle

Selon un sondage du cabinet de conseil PwC auprès de 5 000 PDG d’entreprise, pas loin de 25 % des patrons s’attendent à couper dans les effectifs à court terme, du fait des gains de productivité que…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Éric Doutrebente

Ce contenu pourrait vous intéresser

Société

La République du Panthéon

L’Essentiel de Joël Hautebert | En accueillant Robert Badinter, la République a poursuivi sa liturgie laïque au temple de ses héros. De l’église Sainte-Geneviève au sanctuaire des « grands hommes », le Panthéon incarne la substitution progressive du culte de Dieu par celui de la République.

+

robert Badinter panthéon
SociétéArt et Patrimoine

Transmettre le patrimoine vivant, un défi pour la France

Entretien | Malgré les difficultés et la disparition d’un tiers des événements en cinq ans, les Français restent profondément attachés à leurs traditions festives. Thomas Meslin, cofondateur de l’association « Les Plus Belles Fêtes de France », défend ce patrimoine culturel immatériel et veut lui redonner visibilité et dynamisme grâce à un label national et un soutien accru aux bénévoles. Entretien.

+

patrimoine
Société

Nos raisons d’espérer

L’Essentiel de Joël Hautebert | Malgré l’effondrement des repères et la crise des institutions, il demeure des raisons d’espérer. On les trouve dans ces hommes et ces femmes qui, par leurs vertus simples et leur fidélité au devoir d’état, sont capables d’assumer des responsabilités au service du bien commun.

+

espérer vertu