Face aux attaques incessantes de l’État contre la famille, l’urgence est bien sûr de sauver celle-ci mais en n’oubliant pas que c’est toute une société qu’il convient de reconstruire. D’une certaine manière, il convient de ne pas se laisser enfermer dans le seul combat familial, mais de poser les bases d’un ordre social respectueux de la famille et ordonné au bien commun.
La famille assiégée
La famille assiégée. C’est le sous-titre d’un livre du sociologue américain Christopher Lasch dont la traduction française a été publiée en 2012 et que, visiblement, ni François Hollande ni Jean-Marc Ayrault, ni Christiane Taubira, n’ont pris la peine de lire, sans même parler du travail que leurs conseillers politiques auraient dû effectuer pour eux (Christopher Lasch, Un refuge dans ce monde impitoyable, François Bourin éditeur, 416 p., 26 euros.).
La famille assiégée, c’est aussi la triste réalité à laquelle est soumise aujourd’hui la cellule de base de la société. Venu de la gauche, Christopher Lasch constatait la fragilité de la famille dans le monde contemporain et il dénonçait de la même manière, avec sa finesse d’analyse, l’ensemble de ces politiques prétextant lui venir en aide et qui l’ont mise en réalité sous la coupe d’une armée de spécialistes, médecins, psychologues de l’enfance ou conseillers conjugaux en tout genre, diligentés par un État de plus en plus décidé à régir le domaine de l’intime.
La marchandisation de masse
Prise dans le mouvement d’ensemble de la marchandisation de masse, dont les effets ont été démultipliés par cent avec la globalisation née de la fin de la Guerre froide, cette situation générale a fini de déréguler totalement le cadre normal de la vie familiale, exposant plus que jamais l’individu à devenir le jouet des sollicitations extérieures que l’absence de repères, de liens avec le passé, d’enracinement, d’expérimentation de la vie sociale fondée sur l’altérité naturelle au sein de la famille ou la crainte panique de la solitude, ont permis avec une rare facilité et une étonnante efficience.
« Aujourd’hui, écrivait Lasch au terme de son étude qui date quand même de 1995, l’État contrôle non seulement le corps de l’individu, mais son esprit, ou tout du moins…