Il faut être socialiste pour croire que l’on peut déradicaliser, il faut être de gauche et de cette gauche décadente, impuissante, renonçante, pour croire que l’on peut mettre du vide à la place du plein. Il faut être de cette gauche laïciste et orgueilleuse pour s’interposer dans l’âme de l’autre et prétendre l’amener de Dieu à rien, il faut être de gauche pour penser que l’on peut transformer l’âme d’un guerrier en ronronnement de chatte. De cette gauche émolliente et naïve pour croire que l’on peut transformer un soldat d’Allah, prêt à donner sa vie et à en prendre sans aucun effroi, en smicard de grandes surfaces au service de la consommation de masse. Il faut être de gauche et de cette gauche méprisante pour supposer que le djihadiste qui a traversé la moitié du monde en clandestin, voyagé kalach en main dans des pick-up surarmés acceptera de livrer des pizzas en banlieue.
Croire que l’on peut faire ça c’est humilier l’autre, c‘est nier l’immense capacité de don et de réalisation de soi, de courage, de détermination, de renoncement, d’espérance d’un monde radicalement meilleur, de soif d’absolu et d’aspiration spirituelle, fussent-elles tordues. Confier les djihadistes à ce monde gauchi de sociologues du CNRS, de psychologues d’université, d’éducs spé de banlieue, d’ONG de circonstance, c’est les condamner à la haine durable ou à la dépression suicidaire. Heureusement que saint Paul, du temps où il était Saul de Tarse cogneur de chrétiens, n’a pas rencontré ces équipes de branquignols : il aurait fini rouleur de cornes de gazelles en banlieue de Damas. C’est Dieu qui était sur son chemin, et Dieu, lui, ne déradicalise pas. Il convertit, il retourne les cœurs qui ont soif d’absolu.