Dom de Monléon et les patriarches : une exégèse toujours d’actualité

Publié le 07 Avr 2024
dom de monléon exégèse

À la suite de saint Grégoire, dom de Monléon défend la signification mystique de la Sainte Écriture. © Joseph-Marie Vien, Musée Fabre.

Confronté de son vivant aux interprétations modernistes des Saintes Écritures, dom de Monléon étudia la Bible dans le respect de la sacralité des textes et de la sagesse de l’Église. Un troisième volume de son œuvre, sur les patriarches, vient d’être réédité qui n’a rien perdu de sa justesse avec le temps et fournit toujours un riche aliment à la méditation.

  Les éditions Quentin Moreau poursuivent, avec Les Patriarches, la réédition des œuvres majeures de dom Jean de Monléon (1890-1981), moine bénédictin de l’abbaye Sainte-Marie de Paris, sur l’Écriture sainte. Il s’agit, comme pour les précédents volumes sur Le Christ-Roi (1) et le Commentaire sur le prophète Jonas (2), d’une édition de grande qualité formelle, rendant l’ouvrage très agréable à lire. Surtout, la réédition de ce livre apparaît tellement opportune, dans le contexte actuel ! Opportune d’abord en ce qu’elle remet à l’honneur un auteur spirituel qui a vaillamment défendu les principes traditionnels sur la valeur de l’Écriture sainte et sur les règles qui doivent guider son étude et son interprétation, et ensuite parce qu’elle propose à notre méditation (et à notre vénération) les nobles et beaux portraits des patriarches de l’Ancien Testament, fondateurs du peuple qui fut choisi par Dieu pour accueillir le Messie.  

Des portraits fidèles et attachants

Les Patriarches nous livrent les portraits fidèles et attachants d’Abraham (livre Ier), ancêtre et chef de tous ceux qui adorent le Dieu Un, de ses successeurs Isaac et Jacob (livre II), et enfin de Joseph (livre III), « une étoile d’une merveilleuse limpidité, l’une des plus pures figures du Messie que nous présente l’Ancien Testament ». Dom de Monléon explique l’intention qui a guidé la composition de cet ouvrage :

« Nous nous sommes efforcé de retrouver dans leurs attitudes exactes, dans leurs proportions harmonieuses, dans leur beauté originelle ces figures patriarcales, ces statues merveilleuses que le Saint-Esprit lui-même a sculptées avec amour aux premiers temps du monde, à la fois pour orner le temple éternel de Dieu […], et pour servir de modèles, indéfiniment, à travers les siècles, aux hommes qui voudraient vivre en hommes. »

Pour autant ce livre n’élude pas les difficultés que peuvent causer les passages apparemment scandaleux, ou déroutants, de certaines pages de l’Ancien Testament, en particulier pour le lecteur moderne (polygamie, etc.). Le « commentaire moral et mystique » sur lequel s’achève chacun des chapitres contient de précieuses indications et conseils dans lesquels tous pourront…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Pierre-Emmanuel Dupont

Ce contenu pourrait vous intéresser

Culture

Ce que l’Europe et l’Amérique doivent à l’Espagne. Entretien avec Marcelo Gullo (1/2)

Entretien partie 1 | Le 7 octobre, l'historien et politologue argentin Marcelo Gullo Omedeo publiait son dernier ouvrage, Lepanto : Cuando España salvó a Europa (Lépante. Quand l'Espagne a sauvé l’Europe). À cette occasion, Arnaud Imatz, docteur en sciences politiques et hispaniste, s’est entretenu avec l’auteur sur l’apport de l’Espagne dans l’histoire de l’Europe et des Amériques.

+

Espagne
ÉgliseLectures

Carte blanche : L’« épouvantail » Rampolla

Jean-Marc Ticchi, spécialiste de l’histoire de l’Église au tournant des XIXᵉ et XXᵉ siècles, offre la première biographie historique du cardinal Rampolla (1843-1913), secrétaire d’État de Léon XIII pendant plus de quinze ans, et qui a eu, dès son vivant, une mauvaise réputation dans certains milieux.

+

cardinal Mariano Rampolla