Les drones qui survolent ici ou là le territoire, Élysée ou centrale nucléaire – laissant le pauvre flic nez en l’air et 308 Peugeot pied au plancher pour choper la machine volante – et l’actualité cinématographique avec Good Kill, nous rappellent l’omniprésence technologique de ces engins volants. C’est la fin des héros ! Vercingétorix aurait combattu à Gergovie, une cervoise à la main, du fond de sa cahute, le chevalier Bayard n’aurait pas quitté sa couche, tout en chevauchant un destrier numérique, et Napoléon aurait commandé un avatar sur le pont d’Arcole. La guerre de confrontation est terminée, la guerre se fera sans contact. Notre héros guerrier, défenseur de la patrie, vainqueur par la sueur et le sang, affrontant la mort assaut après assaut, peur aux tripes et courage au cœur, est dépassé, ringard. La guerre ne doit plus tuer les soldats. Les civils, pourquoi pas ? Mais pas le soldat. Alors, jeune Français, « fana mili », qui rêvait, belle tête et grand cœur, de servir, d’être officier pilote ou fantassin, que feras-tu demain ? Joystick (manette utilisée dans certains jeux vidéo) à la main, pilote d’ordinateur volant ? Ta vie sera-t-elle un jeu vidéo permanent ? Jeune officier de cavalerie, feras-tu rouler des chars depuis le mess, après avoir conduit les enfants à l’école ? Allez, c’est presque une bonne nouvelle !
Terminé le métier des armes pour le jeune « catho mili », plus d’intérêt pour lui puisque plus besoin de courage et de sacrifice. Il n’y a déjà plus d’honneur de servir. Allez l’ami, c’est une bonne nouvelle ! Laisse la guerre aux addicts des jeux vidéo. Il y a un domaine où les drones ne remplaceront jamais l’homme, c’est celui de la charité. Les drones ne meurent pas sur la Croix et ne disent pas la messe.
Les héros sont morts… vivent les saints.