Les Éditions de L’Homme Nouveau remettent à disposition des lecteurs La Femme et sa vocation de Marcel Clément, un petit trésor de la pensée chrétienne sur la femme, à une époque qui l’idolâtre ou la méprise en niant la beauté de sa vocation.
Philosophe et sociologue de formation et par méthode, Marcel Clément fonde son travail sur une tradition réaliste qui fait droit à une conception naturelle de la personne humaine et de la famille. On découvre sous sa plume des invariants universels qui lui permettent de s’adresser aux hommes et aux femmes de toutes les époques.
Par ailleurs, et c’est là le désir et l’espérance de ceux qui ont œuvré pour la réédition de ce travail, nous vivons une période d’une grande pauvreté idéologique, seule la praxis semble avoir de l’importance, c’est pourquoi il est bon de revenir à la source de la pensée chrétienne sur la vocation féminine, pour en nourrir nos esprits d’aujourd’hui et nos choix éducatifs.
Rééditer ce livre, sans en adapter l’expression ou les conseils pratiques, permet d’apprécier des considérations sur la femme qui n’ont point été abîmées ou refrénées par les idéologies révolutionnaires. La liberté de ton de Marcel Clément laisse poindre le regard tendre et admiratif qu’il porte sur la mère, sur l’épouse et sur l’amie.
Il ne s’agit ni d’une lecture nostalgique ni d’une analyse historique, mais de la possibilité de se plonger dans une eau très en amont de la rivière que nous fréquentons de nos jours. De méditer sur la vocation de la femme et sur ce qui dépend d’elle dans la vie familiale et sociale.
En effet, il y a un enjeu éducatif majeur et donc un enjeu social. Notre société a poussé tellement loin la destruction de l’image de la femme épouse et mère que nous en venons à oublier la mission irremplaçable de la femme dans la famille et dans la société.
Certes, un veuf peut recevoir des grâces d’état pour compenser un peu la perte d’une maman auprès de ses enfants. Mais jamais il pourra la remplacer dans ses gestes, dans son écoute, dans sa tendresse, dans sa présence aussi active qu’intuitive.
Le veuvage permet à un homme de méditer sur ce qui lui manque tous les jours : la présence d’une épouse aimante qui l’encourage dans sa vocation et lui donne du zèle dans les combats qu’il a à mener ; la beauté de la femme-mère, celle qui institue l’homme dans sa paternité, et celle qui institue le père dans le cœur de ses enfants ; la présence discrète et attentive d’une maman pour ses filles qui sait trouver la juste distance pour les assurer de son amour et les pousser hors du nid ; la douce compréhension dans les jours de fatigue pour devenir un baume pour tous les membres de la famille par ses gestes, ses sourires, la finesse de son intelligence et la disposition d’une convivialité réussie ; la beauté de sa féminité rayonne par ses tenues, son langage, ses regards et ses gestes, c’est ainsi que les garçons de la famille acquièrent la prévenance et la galanterie, alors que les filles imitent la féminité de celle que leur père aime et admire.
Mon expérience professionnelle m’a donné un excellent observatoire de la vie familiale. Cela peut évidemment souffrir quelques exceptions, mais j’ai constaté que les enfants bien élevés, attentifs aux autres, les garçons délicats avec les jeunes filles, les filles qui savaient allier une franche liberté avec la réserve qui sied à l’éveil de la féminité, les enfants correctement vêtus à toutes les saisons ou ceux qui savent apprécier et remercier pour un bon repas, sont presque toujours les enfants d’une maman disponible et présente.
Encore une fois, il y a de nombreux autres paramètres qui entrent dans cette équation impossible de l’éducation réussie, mais celui de la présence et de la disponibilité d’une mère est déterminant dans la vie d’un écolier ou d’un collégien.
François-Xavier Clément
Philosophe et auteur de La Voie de l’éducation intégrale
La Femme et sa vocation, Marcel Clément, 226 pages, 16 €.
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