Enfants trans, la volte-face anglaise

Publié le 13 Déc 2022
trans

Quand on voulait évoquer l’eldorado de la « transidentité », les yeux se tournaient vers l’Angleterre, paradis des hormones et des opérations en tous genres. Et soudain, en juillet 2022, le NHS (National Health Service) a décidé de fermer son seul service de prise en charge des enfants souffrants de dysphorie de genre au sein de la clinique londonienne Tavistock and Portman. Des centres régionaux vont être ouverts, donnant la priorité au suivi psychiatrique de ces enfants. Les Britanniques reviennent cahin-caha sur leurs pas, échaudés par l’affaire Keira Bell. En septembre 2020, cette jeune femme de 23 ans attaquait en justice Tavistock and Portman, clamant que, du haut de ses 16 ans, seulement trois rendez-vous d’une heure avaient été nécessaires pour obtenir des bloqueurs de puberté. Elle a par la suite subi une ablation des seins. La Haute Cour a estimé qu’un enfant de 13 ans était inapte à consentir à l’administration de ces traitements et incapable d’en mesurer les risques à long terme (arrêt inféré par la Cour d’Appel d’Angleterre). Dans la foulée, le NHS a demandé un audit du service. Le rapport a souligné le manque de données dont devraient disposer les familles pour poser leur choix ainsi que l’absence de preuves poussant au modèle « trans-affirmatif ». Les praticiens ont peu à peu déconseillé les bloqueurs de puberté et autres traitements hormonaux pour les patients mineurs. Ce retournement de situation reflète le duel idéologique inhérent au traitement du trouble dysphorique. D’un côté, l’approche « affirmative », aujourd’hui majoritaire, laisse l’enfant explorer son identité de genre plutôt que de traiter les origines de son trouble dysphorique. Face à elle, une démarche plus vigilante qui préfère un suivi psychologique afin de retarder les traitements médicamenteux et chirurgicaux, souvent irréversibles. La permanence du sexe biologique sous-tend la réflexion de l’approche vigilante. Elle considère la dysphorie de genre comme un trouble curable, et c’est le cas pour 80 % des adolescents, et non comme une expression de l’autodétermination face à une culture d’oppression. Appréhender le sexe comme un principe stable permet d’accompagner l’enfant sans céder à tous ses désirs. Cette méthode a été propulsée sur le devant de la scène à la suite des revendications de Keira Bell. Celle-ci affirme qu’elle aurait eu besoin d’un accompagnement psychologique au lieu de s’embarquer directement dans des traitements hormonaux. Malgré les hurlements des minorités oppressées-oppressantes, cette conception est bien plus alignée…

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Domitille de Brü

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