En France, tous les Présidents font ça : reconnaître les erreurs de l’Histoire en justifiant leur propre bilan, généralement catastrophique. Monsieur le Président, soyons beaux joueurs, le coup de la reconnaissance des harkis c’était vraiment bien, un peu électoraliste, mais bien quand même. Ça ne transformera pas le quinquennat en un flamboyant moment de gouvernance, mais il était juste de le faire. Que nous votions pour vous aux prochaines échéances n’est pas encore gagné, mais si vous continuez sur cette voie, pourquoi pas ?
D’autres repentances
Sur ce registre de la repentance pour vous garantir nos suffrages, il y en a une que nous attendons : celle du massacre des Vendéens, les colonnes infernales et l’effroyable cohorte des pillages, tortures, viols et crimes de masse ainsi que guillotine, et toutes les douceurs des révolutionnaires assez taquins en ces temps-là. Il serait intéressant qu’aux Lucs par exemple, où femmes et enfants furent brûlés dans l’église du village par les Bleus, vous engagiez la responsabilité de la France, des loges et des Lumières. Que vous reconnaissiez, comme Président, que les droits de l’homme dont nous sommes très fiers trempent, depuis plus de deux cents ans, dans un bain de sang et d’horreur. Vous pourriez finir la soirée au Puy-du-Fou où vous aurez de nouveaux amis. Les socialistes à la mode y font un tour ces derniers temps.
Cette repentance accomplie, Monsieur le Président, il ne vous en restera plus qu’une à faire. À l’Assemblée, où il fut rendu légal, nous attendons que vous reconnaissiez la responsabilité de la France et des loges (encore !) dans le massacre silencieux des enfants qui n’ont pas eu le droit de naître dans ce pays où censément, depuis la Révolution, « tous les êtres humains naissent libres et égaux en droit »… Allez, Monsieur le Président, les harkis c’était bien… encore un effort !