L’exposition | Jean-Baptiste Greuze. L’enfance en lumière

Publié le 24 Oct 2025
exposition Jean-Baptiste Greuze

Jean-Baptiste Greuze, Un enfant qui s’est endormi sur son livre, dit Le Petit paresseux, 1755. Huile sur toile, 65 × 54,5 cm. Montpellier, musée Fabre. © Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole / Photo Frédéric Jaulmes.

Jean-Baptiste Greuze, portraitiste du XVIIIᵉ siècle, est mis à l’honneur au Petit Palais (Paris) jusqu’en janvier 2026, sur le thème « L’enfance en lumière ».

 

Le Petit Palais rend hommage à Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) à  l’occasion du 300ᵉ anniversaire de sa naissance. Méconnu aujourd’hui, il fut en son temps, très célèbre pour ses portraits et ses scènes de genre.

Cet homme des Lumières, suivant la pensée des philosophes de Rousseau à Diderot,  semble fasciné par l’enfance regardée au XVIII siècle comme une période sans intérêt. Audacieux, il peint avec une dextérité époustouflante des visages d’enfants. Ses deux petites filles (Portrait d’Anne-Geneviève, 1766, Portrait de Louise, 1766) aux regards candides et aux joues rebondies témoignent de la délicatesse de son pinceau mais aussi de ses capacités à traduire l’âme humaine.

Ailleurs, ce sont ceux des enfants de ses amis. Un enfant qui s’est endormi sur son livre dit Le Petit Paresseux (1755), exposé au Salon de 1755 est salué par la critique pour la sobriété de la composition, le réalisme du sujet et l’effet du clair obscur. 

S’intéressant également aux figures des parents ou des nourrices, il illustre les préoccupations des pédagogues et philosophes de l’Encyclopédie, défendant l’amour parental et son rôle éducatif. Le Repos (1759) – prêt de sa majesté le Roi Charles III du Royaume Uni –, décrit parfaitement cet apprentissage : une jeune mère venant d’allaiter son nourrisson endormi dans ses bras, demande à son aîné de cesser de jouer de la trompette désignant de sa main un autre bambin assoupi. Hostile à la mise en nourrice, pratique fréquente au XVIII siècle, il prône l’allaitement maternel. Mais paradoxalement, il place ses filles en nourrice…

Il réalise aussi de grandes compositions théâtrales, La malédiction paternelle, Le Fils ingrat (1777) et aborde des sujets graves, ainsi la perte de l’innocence avec La cruche cassée (1771), et le danger des séducteurs ou vieillards concupiscents…  

Le philosophe et critique d’art Denis Diderot, dont il réalise un portrait de profil, est l’un de ses plus fervents défenseurs jusqu’à leur dispute à la fin des années 1760. Après une période faste, il tombe dans l’oubli et meurt pauvre entouré de ses deux filles.

 


47fcb3c4 55a5 4496 817d eb88543a80ff Jean-Baptiste GreuzeDu 16 septembre 2025 au 25 janvier 2026

Petit Palais
Av. Winston Churchill, 75008 Paris.
Tél. : 01 53 43 40 00 (accueil téléphonique de 10h à 18h les jours d’ouverture).

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Nocturnes jusqu’à 20h les vendredis et samedis, uniquement pour l’exposition Jean-Baptiste Greuze (dernière entrée à 19h) , fermeture des salles à partir de 19h45.
Fermeture les 1er janvier, et 25 décembre.

 

>> à lire également : L’exposition | Georges de La Tour. Entre ombre et lumière

 

Céline Vicq 

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