Fiducia supplicans et l’engagement politique des catholiques

Publié le 25 Jan 2024
fiducia supplicans
La confusion engendrée par Fiducia supplicans n’a pas que des conséquences morales. La défense par les citoyens de la loi naturelle, sur laquelle ont tant insisté les papes et dont François devrait être également le garant, en est gravement fragilisée. Quelle légitimité aurait eu par exemple La Manif pour Tous si elle avait lieu de nos jours ?

  Replaçons-nous en esprit douze années en arrière. Le projet de loi dit du « mariage pour tous » rencontrait une opposition d’une ampleur inattendue, intellectuellement argumentée et d’un dynamisme exceptionnel dans ses manifestations de masse. Le catholicisme français y participa activement dans toutes ses composantes, y compris cléricales ; des cardinaux, des évêques, des prêtres et des religieux prenaient place dans les cortèges des manifestations et faisaient entendre leurs voix dans les églises et dans l’espace public.   

Une réaction inattendue

Ce combat n’a pas été gagné mais la puissance de la réaction en a étonné plus d’un. Quelles que soient les causes de son échec, il est cependant certain que, comme tout combat, celui-ci a été rendu possible par la certitude du bien à promouvoir et du mal à éviter. Lorsque les idées sont claires, la volonté d’agir devient plus ferme. Il s’agissait de défendre l’institution du mariage, naturellement fondée sur l’altérité homme/femme, en vue de la procréation des enfants. Les mots avaient un sens. Deux personnes du même sexe ne pouvaient former un « couple ». Il allait également de soi que le jugement sur les actes et sur la nature d’une institution était distingué de celui sur les personnes. Bien des homosexuels ont manifesté et se sont prononcés contre la subversion du mariage. Tous ces manifestants catholiques pouvaient s’appuyer sur un enseignement clair et précis tout autant que charitable émanant de Rome. Ils étaient les fils spirituels de l’enseignement pérenne de l’Église en matière de mariage et plus généralement au sujet de la loi naturelle, sur lequel le Pape régnant de l’époque et son prédécesseur avaient tant insisté depuis trente ans. Un certain nombre de vérités élémentaires étaient qualifiées de points non négociables pour aider les catholiques dans leur engagement politique. La théologie morale nourrissait l’intelligence des catholiques et fortifiait leur volonté d’agir contre cette étape majeure de la révolution anthropologique. Ce n’était pas il y a un siècle. Cela fait simplement douze ans… Restons mentalement dans ce contexte et imaginons l’impact qu’aurait eu alors, au début du mouvement de la Manif…

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Joël Hautebert

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