Ce lundi 3 avril, le Président Emmanuel Macron donnait une allocution dévoilant les suites qu’il entend donner à la Convention citoyenne sur la fin de vie. Cette convention avait réuni 184 citoyens qui se sont déclarés à 76% favorables à une aide active à mourir.
Le président de la République « demande au gouvernement, en lien avec les parlementaires désignés par le président du Sénat et la présidente de l’Assemblée nationale, qui avec leurs conférences des présidents auront à faire ce travail trans-partisan, de mener une œuvre de co-construction sur la base de cette référence solide qui est celle de la convention citoyenne, et en lien avec toutes les parties prenantes. » Il souhaite que ce travail permette de bâtir un projet de loi d’ici à la fin de l’été 2023.
En réponse à ce projet, l’opposition s’organise. Ce mardi 04 avril, le collectif « Soulager mais pas tuer » appelle à la mobilisation dans 40 villes en France pour faire entendre la voix des plus vulnérables. A Paris, le rendez-vous est donné à 19h sur la place du Trocadéro. « L’objectif est de protéger les plus fragiles de la société de l’auto-exclusion, de l’euthanasie et du suicide assisté » est-il précisé sur la page Facebook du collectif.
Sensibiliser les élus
De son côté, la Génération Pro-vie n’a pas attendu l’allocution du président de la République pour passer à l’action. Dès le week-end précédent, elle s’est rassemblée pour écrire des lettres aux députés. Ces jeunes qui se mobilisent dans la France entière pour la vie ont conçu un texte commun rappelant la dignité de la personne, l’importance des soins palliatifs et l’urgence de voter contre le futur projet de loi : « Si vous ne vous mobilisez pas contre, la légalisation de l’euthanasie créera une stigmatisation de la vieillesse, du handicap et de la maladie. Inévitablement la pression sera lourde sur toute les personnes dépendantes, pour qui l’euthanasie sera accessible, et perçue comme un moyen de ne plus être un fardeau pour la société. Les personnes malades, handicapées, en fin de vie ou non, devront nécessairement se poser la question : dois-je continuer à vivre ? » Plusieurs lettres manuscrites ont ensuite été rédigées. L’objectif est de diffuser ce modèle à toute la Génération Pro-vie afin que tous les députés reçoivent ce courrier.
Le lendemain dimanche florissaient dans Paris les tags « Non euthanasie », « Soigner ≠ Tuer » ou encore « Euthanazi ». Brest s’est vu repeinte de la même manière.
La voie de l’écriture aux députés a également été choisie par les AFC (Associations familiales catholiques) qui ont mis en place un site permettant de choisir entre trois lettres et de l’envoyer à son député ou ses sénateurs, soit par courriel, soit en imprimant pour envoi postal.
Sensibiliser les Français
La Fondation Lejeune, qui avait lancé sa mobilisation « Tout mais pas ça » en perspective du futur projet de loi et alors que la Convention citoyenne menait ses travaux, poursuit quant à elle la diffusion du documentaire « Mourir n’est pas tuer. Enquête au cœur de la fin de vie ».
Marie-Lys est responsable du volet jeune de la mobilisation « Tout mais pas ça » : « Il faut sensibiliser les jeunes sur ce sujet. Ils se sentent moins concernés, pourtant si l’euthanasie est légalisée, cela représentera un bouleversement majeur de notre société. Les jeunes ont un rôle essentiel pour relayer notre campagne sur les réseaux sociaux, ainsi que pour contribuer à la diffusion du documentaire dans les facs ou autres groupes jeunes. ».
Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance Vita, multiplie de son côté les conférences dans toute la France afin d’avertir aux sujets de l’euthanasie et du suicide assisté. Son dernier essai Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu a pour ambition de faire « comprendre les enjeux du débat, décrypter les arguments piégés de l’euthanasie et du suicide assisté et proposer des réponses respectueuses de l’humanité. »
Le recours à la prière n’est pas laissé de côté dans ce combat. L’association « Va, vis, prie », qui a vu le jour il y a à peine 10 jours, enregistre déjà 26107 chapelets et 193 messes à l’heure où nous rédigeons cet article. Si l’intention de prière générale est la vie, la menace de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté est évidemment au cœur des demandes au Cœur Immaculé de Marie.