France sous surveillance

Publié le 28 Juin 2013
France sous surveillance L'Homme Nouveau

Inutile de chercher à dénombrer le nombre d’arrestations illégales autant qu’illégitimes dont se sont rendues coupables les forces de l’ordre depuis le début des manifestations contre le « mariage » pour tous. Inutile encore d’espérer quoi que ce soit d’un gouvernement dépassé par les évènements et trop pétri d’idéologie pour vouloir appliquer en France la démocratie qu’il cherche à imposer partout ailleurs, de gré ou de force.

Les institutions européennes, dont nous regrettons parfois qu’elles mettent à mal la souveraineté du pays, ont le mérite d’avoir, par rapport à la situation française, un recul que n’ont plus nos gouvernants, empêtrés qu’ils sont dans le combat pour la loi Taubira dont ils ne parviennent pas à se sortir. C’est un combat à l’usure, entre militants pour le vrai mariage et le gouvernement. Un combat à celui qui abandonnera le premier. Un combat, enfin, qui exaspère les forces de l’ordre qui tentent, avec la complicité des médias, de pousser au crime pour enfin se débarrasser des militants et leur ôter le dernier soupçon de sympathie ou d’indulgence que leur accorde parfois encore la grande presse. De leur côté aussi, les manifestants ont, par leur obstination et sans doute sans s’en rendre compte, poussé à bout les policiers… Ceux-là même qui sont censés être garants de l’ordre se considèrent désormais au-dessus des lois, inventent à tour de bras des infractions plus ou moins farfelues qui leur permettent d’arrêter pour un oui ou pour un non ceux dont la tête, ou plutôt le sweat estampillé LMPT, ne leur revient pas.

Luca Volontè, ancien président du Parti Populaire Européen (PPE) du Conseil de l’Europe, qui s’est récemment illustré en lançant l’initiative européenne « L’Un de nous » pour la défense de l’embryon, s’est penché sur les répressions policières en France et le passage en force de l’idéologie du Genre dans les programmes scolaires. Il a ainsi présenté le 26 juin, avec 23 autres membres de l’Assemblée, une résolution sur les atteintes aux droits de l’Homme dont se rend coupable le gouvernement français. 

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Elle dit notamment : « Nous, les soussignés, exprimons notre vive préoccupation au sujet des abus des forces de police dans le contexte des manifestations contre l’approbation de la « loi Taubira », au cours desquelles des centaines de passants et manifestants ont été brutalisés, asphyxiés par des gaz, arrêtés de manière arbitraire et placés pendant 24 heures et plus en garde à vue. (….) Nous exprimons notre inquiétude concernant les violations de la liberté de réunion et du droit à la contestation politique garantis par l’article 11. Dans ce contexte, le gouvernement a aussi menacé d’interdire abusivement ce mouvement social de protestation pacifique, alors que ni ce mouvement ni aucun de ses membres n’ont été condamnés pour des actes illégaux ou violents. Nous, les soussignés, exprimons également notre préoccupation concernant les violations, découlant de l’enseignement obligatoire de la théorie des genres dès l’âge de 6 ans, de la liberté de conscience et du droit des parents d’éduquer leurs enfants sur les questions de morale, garantis par les articles 8 et 9 de la Convention et par l’article 2 de son protocole additionnel. »

Reste à la Commission dite « de suivi » de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (Commission pour le respect des obligations et engagements des États membres du Conseil de l’Europe) de juger s’il faut infliger une sanction à la France. Il est en tous cas acté que ladite Commission devra nommer deux rapporteurs chargés d’enquêter sur les abus en question.

Le même jour, l’European Center for Law and Justice (ECLJ) organisait une audition au Conseil de l’Europe au cours de laquelle Ludovine de La Rochère, présidente de « La Manif pour tous », Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps Français, Madeleine Bazin et Jean-Baptiste Achard, des Veilleurs, Luca Volontè et Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, faisaient état de la répression policière qui sévit en France. Le tout accompagné d’un rapport riche de 114 témoignages, établi par l’ECLJ et particulièrement éloquent.

Le lendemain, soit le 27 juin,

l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe adoptait la résolution 1947 « Manifestations et menaces pour la liberté de réunion, la liberté des médias et la liberté d’expression » et rappelait à l’ordre la France pour répressions disproportionnées à l’égard des manifestants. La résolution rappelle en outre que manifester, même dans le cadre d’une manifestation non déclarée, n’est pas un délit. Plus encore, manifester est un droit inhérent à la démocratie…

C’est triste mais c’est ainsi. La France est sous surveillance, comme un sale gosse qu’on ne peut quitter des yeux sans qu’il fasse quelque bêtise.

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