Qui se souvient aujourd’hui de Gabriel García Moreno (1821-1875) ? Président de l’Équateur, celui-ci fut assassiné le 6 août 1875 à la sortie de la messe. Deux ans auparavant, il avait consacré officiellement son pays au Sacré-Cœur. Après avoir été élu une première fois en 1859, il avait été réélu à la tête de son pays par la quasi-unanimité des voix du Congrès en 1869. Il avait alors annoncé une nouvelle constitution pour l’Équateur afin de rendre les lois du pays conformes à l’Évangile et à la doctrine de l’Église en matière morale et politique. Dans une région du monde traversé par des courants divers dont certains, animés par la franc-maçonnerie voulaient se débarrasser définitivement du catholicisme, considéré comme un reliquat espagnol, le programme de García Moreno était osé. Lui-même avait effectué un chemin de conversion et il avait retrouvé à Paris la piété de son enfance. Il ne la quittera plus et essayera toujours dans l’exercice de son devoir d’état de Président d’œuvrer pour le bien commun et la justice.

Écrite quinze ans après la mort de García Moreno, la biographie du Père Augustin Berthe est rééditée aujourd’hui. C’est un document intéressant, même s’il aurait mérité d’être mis à jour.
Augustin Berthe, Gabriel García Moreno, Clovis, 432 p., 22 €.