Très ému à l’annonce du décès de Sa Sainteté Benoît XVI qui a vécu plus d’années dans la retraite, la discrétion totale et la prière intense pour l’Église que sur le Trône de Pierre, je garderai de ce grand serviteur de l’Église un vif souvenir. Un vif souvenir et un encouragement à garder intacte la foi dans la divinité de l’Église en cette période troublée et bien mystérieuse. Benoît XVI s’était nommé lui-même un « humble serviteur dans les vignes du Seigneur ». Je l’ai bien connu à Rome lorsqu’il était préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Je me rappelle l’audience avec le cardinal Oddi qui fut à l’origine de l’édition du Catéchisme de l’Église catholique : ces deux grands hommes d’Église débattirent ensemble à ce sujet ; c’était le début des années quatre-vingt… À côté du saint pape Jean-Paul II, puis comme pape, il défendit souvent la foi par des textes du magistère qui resteront dans l’histoire de l’Église. Devant le drame qui se joue encore actuellement dans l’Église, il a voulu être le pape de l’herméneutique de la continuité : mission difficile… Qu’en restera-t-il demain ? La Providence divine le montrera. Avant bien d’autres, Benoît XVI avait compris le grave problème de la réforme liturgique – le nœud du problème, certainement – car si Jean-Paul II a voulu défendre la morale, Benoît XVI le dogme, ces deux piliers de l’Église ne peuvent exister qu’avec une authentique liturgie, lex credendi, lex orandi. Comment ne pas se rappeler les audiences privées d’où l’on sortait toujours ébloui par sa science et admiratif de sa grande bonté. Il avait salué si gentiment mes parents à l’occasion de leur soixante-cinquième anniversaire de mariage. Notre vicaire général, monseigneur Schmitz, a bien connu et apprécié ce grand pape des mains duquel il avait reçu l’ordination sacerdotale, admirant sa grande culture philosophique, théologique et générale, culture exceptionnelle et supérieure, à vrai dire. Les petits-déjeuners qu’il prit avec lui à Rome sont à jamais gravés dans son âme. Que de beaux discours également lors des audiences du mercredi, notamment sur les Pères et les Docteurs de l’Église ! Que de belles encycliques ! Remercions le Ciel de nous l’avoir donné et prions pour que, du Ciel, il intervienne afin que nous soyons, à notre tour, fidèles et dévoués à la Sainte Église, notre mère. A lire également : Obsèques du pape…
Quas Primas (3/4) : La royauté du Christ, une évidence biblique
DOSSIER | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi » | Les Écritures sont remplies de l’attente messianique d’un roi à laquelle l’Incarnation donne une nouvelle dimension, après l’échec de la dynastie davidique à laquelle avait pourtant été promise une stabilité éternelle. L’actualité de cette royauté est attestée jusque dans l’Apocalypse, ou révélation, ainsi que le souligne Quas Primas.