Guerre en Ukraine et doctrine de la guerre juste

Publié le 08 Mar 2022

La guerre en Ukraine, déclarée par la Russie de Vladimir Poutine, est-elle une guerre juste ? Alors qu’elle a déjà entraîné beaucoup de commentaires du côté occidental, cette question n’apparaît pas de manière évidente. Des deux côtés, russe et occidental, la propagande est visiblement à l’œuvre. L’émotion, compréhensible en elle-même, est également visible, palpable et la diffusion non-stop des avis des uns et des autres sur les chaînes de télévision, les radios et les réseaux sociaux, ne peut que l’entretenir.

Plutôt que de se contenter de réagir à chaud, il serait préférable, dans la mesure du possible, de tenter d’analyser la situation actuelle à l’aune des principes de la philosophie morale et politique, voire de la théologie. Ces principes existent justement dans ce but. Ils ne sont pas là pour enfermer la réflexion mais pour la guider. Dans l’urgence d’une situation, ils sont même là pour la guider sur des chemins sûrs, appuyés sur l’expérience et la réflexion antérieure.

Dans le cas de la guerre en Ukraine, de l’attaque voulue par Vladimir Poutine, il serait certainement profitable de se reporter à la doctrine traditionnelle de la guerre juste. Celle-ci pose comme principe qu’une guerre pour être juste, c’est-à-dire conforme à la justice, doit remplir quatre critères :

– Que la cause soit juste ;

– Que l’intervention militaire et armée soit l’ultime recours ;

– Que les moyens utilisés soit proportionnés ;

– Et que la guerre soit décidée par l’autorité légitime.

L’origine de la notion de guerre juste

Loin de l’Ukraine et de la Russie actuelles, la théorie de la guerre juste remonte à l’Antiquité. Les prémisses se trouvent dans la philosophie grecque et de ce fait dans une réflexion morale naturelle. Platon, par exemple, dans La République évoque la modération dans les conflits, même si la guerre contre les barbares ne l’exige selon lui nullement.

Aristote développe davantage encore l’idée de la justesse d’une guerre, en lien direct avec sa définition de la justice, assignant dans l’Éthique à Nicomaque la paix comme but à un conflit (« que la guerre soit en vue de la paix »). Il stipule notamment que :

« il ne faut ni croire une Cité heureuse, ni faire l’éloge de son législateur, parce qu’il l’a entraînée à la domination, afin de commander aux États voisins. »

En conclusion de quoi, il marque certaines limites à la guerre :

« L’entraînement à la guerre, il ne faut pas le pratiquer en vue de réduire en esclavage des gens qui ne le méritent pas, mais d’abord en vue d’éviter soi-même de devenir esclave des autres ; ensuite pour rechercher l’hégémonie dans l’intérêt des sujets, et non pour régner en maître sur tous ; et, en troisième lieu, afin de dominer en maître des êtres qui méritent d’être esclaves » (La Politique, VII, XIV).

Plusieurs siècles, plus tard, Cicéron précise les aspects de la guerre juste et prépare d’une certaine façon le lien avec le monde chrétien. Frank Bourgeois dans son article « La théorie de la guerre juste : un héritage chrétien ? » (Études théologiques et religieuses 2006/4, Tome 81) résume ainsi la position de Cicéron :

• « avoir toujours en vue l’obtention d’une paix juste ;

• partir en guerre en dernier recours ;

• ne guerroyer que pour une juste cause (répondre à une agression ou secourir un allié) ;

• déclarer la guerre en bonne et due forme et dans le respect du droit… 

Il ajoute à cela que la guerre doit être conduite dignement et sans violence excessive. »

Le Décret de Gratien et la guerre juste

On attribue généralement le développement en régime chrétien de la théorie de la guerre juste à saint Augustin. On en trouve un écho dans le Décret de Gratien, recueil de textes canoniques qui a formé la base du droit canon jusqu’à la publication du Code de droit canonique de 1917. Dans le second canon de la Question II, il écrit :

« Car toute guerre n’est pas licite. Mais lorsqu’une guerre juste est menée, on ne s’écarte pas de la justice que l’on combatte ouvertement ou que l’on tende des pièges. On a cependant coutume de définir comme justes celles qui punissent des injustices, ainsi on doit attaquer une cité ou une nation qui a négligé de punir un forfait perpétré par l’un des siens ou de restituer ce qui a été enlevé par des injustices. Mais aussi cette sorte de guerre est sans aucun doute juste, celle que Dieu ordonne, car il sait ce qui doit être fait et à qui cela doit être fait ; dans une telle guerre, le général de l’armée ou son peuple n’est pas tant l’auteur de la guerre que le ministre qui doit exécuter un jugement.
Gratien
 : Donc une guerre est juste si elle est déclarée par un édit, ou si elle punit des injustices. »

Dans sa Somme théologique, saint Thomas d’Aquin pose la question sous l’angle qu’elle mérite : « la guerre est-elle toujours un péché ? » (II-II, Q.40). Après avoir avancé les raisons qui conduisent à penser que faire la guerre constitue bien un péché (et qui restent vraies dans leur ordre), il cite saint Augustin :

« Si la morale chrétienne jugeait que la guerre est toujours coupable, lorsque dans l’Évangile, des soldats demandent un conseil pour leur salut, on aurait dû leur répondre de jeter les armes et d’abandonner complètement l’armée. Or, on leur dit (Lc 3, 14) : “Ne brutalisez personne, contentez-vous de votre solde. » Leur prescrire de se contenter de leur solde ne leur interdit pas de combattre. ».

C’est pour répondre complètement à la question posée que l’Aquinate définit les critères de la guerre juste, reprise depuis dans la doctrine traditionnelle de l’Église.

Arme atomique et guerre juste

L’apparition de l’arme atomique a bien évidemment reposé la question de la possibilité morale et réelle d’une guerre juste. Le Compendium de la doctrine sociale de l’Église le rappelle en replaçant la question dans le cadre de la théorie traditionnelle de la guerre juste et en l’associant au jugement prudentiel en vue du bien commun :

« Une guerre d’agression est intrinsèquement immorale. Dans le cas tragique où elle éclate, les responsables d’un État agressé ont le droit et le devoir d’organiser leur défense en utilisant notamment la force des armes. Pour être licite, l’usage de la force doit répondre à certaines conditions rigoureuses : “– que le dommage infligé par l’agresseur à la nation ou à la communauté des nations soit durable, grave et certain ; – que tous les autres moyens d’y mettre fin se soient révélés impraticables ou inefficaces ; – que soient réunies les conditions sérieuses de succès ; – que l’emploi des armes n’entraîne pas des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer. La puissance des moyens modernes de destruction pèse très lourdement dans l’appréciation de cette condition. Ce sont les éléments traditionnels énumérés dans la doctrine dite de la ‘guerre juste’. L’appréciation de ces conditions de légitimité morale appartient au jugement prudentiel de ceux qui ont la charge du bien commun” Si cette responsabilité justifie la possession de moyens suffisants pour exercer le droit à la défense, il reste pour les États l’obligation de faire tout leur possible pour “garantir les conditions de la paix, non seulement sur [leur] propre territoire mais partout dans le monde”. Il ne faut pas oublier que “faire la guerre pour la juste défense des peuples est une chose, vouloir imposer son empire à d’autres nations en est une autre. La puissance des armes ne légitime pas tout usage de cette force à des fins politiques ou militaires. Et ce n’est pas parce que la guerre est malheureusement engagée que tout devient, par le fait même, licite entre parties adverses” » (n.500).

La guerre en Ukraine, déclarée par la Russie de Vladimir Poutine, est-elle une guerre juste ? Alors qu’elle a déjà entraîné beaucoup de commentaires du côté occidental, cette question n’apparaît pas de manière évidente. Des deux côtés, russe et occidental, la propagande est visiblement à l’œuvre. L’émotion, compréhensible en elle-même, est également visible, palpable et la diffusion non-stop des avis des uns et des autres sur les chaînes de télévision, les radios et les réseaux sociaux, ne peut que l’entretenir.

Plutôt que de se contenter de réagir à chaud, il serait préférable, dans la mesure du possible, de tenter d’analyser la situation actuelle à l’aune des principes de la philosophie morale et politique, voire de la théologie. Ces principes existent justement dans ce but. Ils ne sont pas là pour enfermer la réflexion mais pour la guider. Dans l’urgence d’une situation, ils sont même là pour la guider sur des chemins sûrs, appuyés sur l’expérience et la réflexion antérieure.

Dans le cas de la guerre en Ukraine, de l’attaque voulue par Vladimir Poutine, il serait certainement profitable de se reporter à la doctrine traditionnelle de la guerre juste. Celle-ci pose comme principe qu’une guerre pour être juste, c’est-à-dire conforme à la justice, doit remplir quatre critères :

– Que la cause soit juste ;

– Que l’intervention militaire et armée soit l’ultime recours ;

– Que les moyens utilisés soit proportionnés ;

– Et que la guerre soit décidée par l’autorité légitime.

L’origine de la notion de guerre juste

Loin de l’Ukraine et de la Russie actuelles, la théorie de la guerre juste remonte à l’Antiquité. Les prémisses se trouvent dans la philosophie grecque et de ce fait dans une réflexion morale naturelle. Platon, par exemple, dans La République évoque la modération dans les conflits, même si la guerre contre les barbares ne l’exige selon lui nullement.

Aristote développe davantage encore l’idée de la justesse d’une guerre, en lien direct avec sa définition de la justice, assignant dans l’Éthique à Nicomaque la paix comme but à un conflit (« que la guerre soit en vue de la paix »). Il stipule notamment que :

« il ne faut ni croire une Cité heureuse, ni faire l’éloge de son législateur, parce qu’il l’a entraînée à la domination, afin de commander aux États voisins. »

En conclusion de quoi, il marque certaines limites à la guerre :

« L’entraînement à la guerre, il ne faut pas le pratiquer en vue de réduire en esclavage des gens qui ne le méritent pas, mais d’abord en vue d’éviter soi-même de devenir esclave des autres ; ensuite pour rechercher l’hégémonie dans l’intérêt des sujets, et non pour régner en maître sur tous ; et, en troisième lieu, afin de dominer en maître des êtres qui méritent d’être esclaves » (La Politique, VII, XIV).

Plusieurs siècles, plus tard, Cicéron précise les aspects de la guerre juste et prépare d’une certaine façon le lien avec le monde chrétien. Frank Bourgeois dans son article « La théorie de la guerre juste : un héritage chrétien ? » (Études théologiques et religieuses 2006/4, Tome 81) résume ainsi la position de Cicéron :

• « avoir toujours en vue l’obtention d’une paix juste ;

• partir en guerre en dernier recours ;

• ne guerroyer que pour une juste cause (répondre à une agression ou secourir un allié) ;

• déclarer la guerre en bonne et due forme et dans le respect du droit… 

Il ajoute à cela que la guerre doit être conduite dignement et sans violence excessive. »

Le Décret de Gratien et la guerre juste

On attribue généralement le développement en régime chrétien de la théorie de la guerre juste à saint Augustin. On en trouve un écho dans le Décret de Gratien, recueil de textes canoniques qui a formé la base du droit canon jusqu’à la publication du Code de droit canonique de 1917. Dans le second canon de la Question II, il écrit :

« Car toute guerre n’est pas licite. Mais lorsqu’une guerre juste est menée, on ne s’écarte pas de la justice que l’on combatte ouvertement ou que l’on tende des pièges. On a cependant coutume de définir comme justes celles qui punissent des injustices, ainsi on doit attaquer une cité ou une nation qui a négligé de punir un forfait perpétré par l’un des siens ou de restituer ce qui a été enlevé par des injustices. Mais aussi cette sorte de guerre est sans aucun doute juste, celle que Dieu ordonne, car il sait ce qui doit être fait et à qui cela doit être fait ; dans une telle guerre, le général de l’armée ou son peuple n’est pas tant l’auteur de la guerre que le ministre qui doit exécuter un jugement.
Gratien
 : Donc une guerre est juste si elle est déclarée par un édit, ou si elle punit des injustices. »

Dans sa Somme théologique, saint Thomas d’Aquin pose la question sous l’angle qu’elle mérite : « la guerre est-elle toujours un péché ? » (II-II, Q.40). Après avoir avancé les raisons qui conduisent à penser que faire la guerre constitue bien un péché (et qui restent vraies dans leur ordre), il cite saint Augustin :

« Si la morale chrétienne jugeait que la guerre est toujours coupable, lorsque dans l’Évangile, des soldats demandent un conseil pour leur salut, on aurait dû leur répondre de jeter les armes et d’abandonner complètement l’armée. Or, on leur dit (Lc 3, 14) : “Ne brutalisez personne, contentez-vous de votre solde. » Leur prescrire de se contenter de leur solde ne leur interdit pas de combattre. ».

C’est pour répondre complètement à la question posée que l’Aquinate définit les critères de la guerre juste, reprise depuis dans la doctrine traditionnelle de l’Église.

Arme atomique et guerre juste

L’apparition de l’arme atomique a bien évidemment reposé la question de la possibilité morale et réelle d’une guerre juste. Le Compendium de la doctrine sociale de l’Église le rappelle en replaçant la question dans le cadre de la théorie traditionnelle de la guerre juste et en l’associant au jugement prudentiel en vue du bien commun :

« Une guerre d’agression est intrinsèquement immorale. Dans le cas tragique où elle éclate, les responsables d’un État agressé ont le droit et le devoir d’organiser leur défense en utilisant notamment la force des armes. Pour être licite, l’usage de la force doit répondre à certaines conditions rigoureuses : “– que le dommage infligé par l’agresseur à la nation ou à la communauté des nations soit durable, grave et certain ; – que tous les autres moyens d’y mettre fin se soient révélés impraticables ou inefficaces ; – que soient réunies les conditions sérieuses de succès ; – que l’emploi des armes n’entraîne pas des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer. La puissance des moyens modernes de destruction pèse très lourdement dans l’appréciation de cette condition. Ce sont les éléments traditionnels énumérés dans la doctrine dite de la ‘guerre juste’. L’appréciation de ces conditions de légitimité morale appartient au jugement prudentiel de ceux qui ont la charge du bien commun” Si cette responsabilité justifie la possession de moyens suffisants pour exercer le droit à la défense, il reste pour les États l’obligation de faire tout leur possible pour “garantir les conditions de la paix, non seulement sur [leur] propre territoire mais partout dans le monde”. Il ne faut pas oublier que “faire la guerre pour la juste défense des peuples est une chose, vouloir imposer son empire à d’autres nations en est une autre. La puissance des armes ne légitime pas tout usage de cette force à des fins politiques ou militaires. Et ce n’est pas parce que la guerre est malheureusement engagée que tout devient, par le fait même, licite entre parties adverses” » (n.500).

La guerre en Ukraine, déclarée par la Russie de Vladimir Poutine, est-elle une guerre juste ? Alors qu’elle a déjà entraîné beaucoup de commentaires du côté occidental, cette question n’apparaît pas de manière évidente. Des deux côtés, russe et occidental, la propagande est visiblement à l’œuvre. L’émotion, compréhensible en elle-même, est également visible, palpable et la diffusion non-stop des avis des uns et des autres sur les chaînes de télévision, les radios et les réseaux sociaux, ne peut que l’entretenir.

Plutôt que de se contenter de réagir à chaud, il serait préférable, dans la mesure du possible, de tenter d’analyser la situation actuelle à l’aune des principes de la philosophie morale et politique, voire de la théologie. Ces principes existent justement dans ce but. Ils ne sont pas là pour enfermer la réflexion mais pour la guider. Dans l’urgence d’une situation, ils sont même là pour la guider sur des chemins sûrs, appuyés sur l’expérience et la réflexion antérieure.

Dans le cas de la guerre en Ukraine, de l’attaque voulue par Vladimir Poutine, il serait certainement profitable de se reporter à la doctrine traditionnelle de la guerre juste. Celle-ci pose comme principe qu’une guerre pour être juste, c’est-à-dire conforme à la justice, doit remplir quatre critères :

– Que la cause soit juste ;

– Que l’intervention militaire et armée soit l’ultime recours ;

– Que les moyens utilisés soit proportionnés ;

– Et que la guerre soit décidée par l’autorité légitime.

L’origine de la notion de guerre juste

Loin de l’Ukraine et de la Russie actuelles, la théorie de la guerre juste remonte à l’Antiquité. Les prémisses se trouvent dans la philosophie grecque et de ce fait dans une réflexion morale naturelle. Platon, par exemple, dans La République évoque la modération dans les conflits, même si la guerre contre les barbares ne l’exige selon lui nullement.

Aristote développe davantage encore l’idée de la justesse d’une guerre, en lien direct avec sa définition de la justice, assignant dans l’Éthique à Nicomaque la paix comme but à un conflit (« que la guerre soit en vue de la paix »). Il stipule notamment que :

« il ne faut ni croire une Cité heureuse, ni faire l’éloge de son législateur, parce qu’il l’a entraînée à la domination, afin de commander aux États voisins. »

En conclusion de quoi, il marque certaines limites à la guerre :

« L’entraînement à la guerre, il ne faut pas le pratiquer en vue de réduire en esclavage des gens qui ne le méritent pas, mais d’abord en vue d’éviter soi-même de devenir esclave des autres ; ensuite pour rechercher l’hégémonie dans l’intérêt des sujets, et non pour régner en maître sur tous ; et, en troisième lieu, afin de dominer en maître des êtres qui méritent d’être esclaves » (La Politique, VII, XIV).

Plusieurs siècles, plus tard, Cicéron précise les aspects de la guerre juste et prépare d’une certaine façon le lien avec le monde chrétien. Frank Bourgeois dans son article « La théorie de la guerre juste : un héritage chrétien ? » (Études théologiques et religieuses 2006/4, Tome 81) résume ainsi la position de Cicéron :

• « avoir toujours en vue l’obtention d’une paix juste ;

• partir en guerre en dernier recours ;

• ne guerroyer que pour une juste cause (répondre à une agression ou secourir un allié) ;

• déclarer la guerre en bonne et due forme et dans le respect du droit… 

Il ajoute à cela que la guerre doit être conduite dignement et sans violence excessive. »

Le Décret de Gratien et la guerre juste

On attribue généralement le développement en régime chrétien de la théorie de la guerre juste à saint Augustin. On en trouve un écho dans le Décret de Gratien, recueil de textes canoniques qui a formé la base du droit canon jusqu’à la publication du Code de droit canonique de 1917. Dans le second canon de la Question II, il écrit :

« Car toute guerre n’est pas licite. Mais lorsqu’une guerre juste est menée, on ne s’écarte pas de la justice que l’on combatte ouvertement ou que l’on tende des pièges. On a cependant coutume de définir comme justes celles qui punissent des injustices, ainsi on doit attaquer une cité ou une nation qui a négligé de punir un forfait perpétré par l’un des siens ou de restituer ce qui a été enlevé par des injustices. Mais aussi cette sorte de guerre est sans aucun doute juste, celle que Dieu ordonne, car il sait ce qui doit être fait et à qui cela doit être fait ; dans une telle guerre, le général de l’armée ou son peuple n’est pas tant l’auteur de la guerre que le ministre qui doit exécuter un jugement.
Gratien
 : Donc une guerre est juste si elle est déclarée par un édit, ou si elle punit des injustices. »

Dans sa Somme théologique, saint Thomas d’Aquin pose la question sous l’angle qu’elle mérite : « la guerre est-elle toujours un péché ? » (II-II, Q.40). Après avoir avancé les raisons qui conduisent à penser que faire la guerre constitue bien un péché (et qui restent vraies dans leur ordre), il cite saint Augustin :

« Si la morale chrétienne jugeait que la guerre est toujours coupable, lorsque dans l’Évangile, des soldats demandent un conseil pour leur salut, on aurait dû leur répondre de jeter les armes et d’abandonner complètement l’armée. Or, on leur dit (Lc 3, 14) : “Ne brutalisez personne, contentez-vous de votre solde. » Leur prescrire de se contenter de leur solde ne leur interdit pas de combattre. ».

C’est pour répondre complètement à la question posée que l’Aquinate définit les critères de la guerre juste, reprise depuis dans la doctrine traditionnelle de l’Église.

Arme atomique et guerre juste

L’apparition de l’arme atomique a bien évidemment reposé la question de la possibilité morale et réelle d’une guerre juste. Le Compendium de la doctrine sociale de l’Église le rappelle en replaçant la question dans le cadre de la théorie traditionnelle de la guerre juste et en l’associant au jugement prudentiel en vue du bien commun :

« Une guerre d’agression est intrinsèquement immorale. Dans le cas tragique où elle éclate, les responsables d’un État agressé ont le droit et le devoir d’organiser leur défense en utilisant notamment la force des armes. Pour être licite, l’usage de la force doit répondre à certaines conditions rigoureuses : “– que le dommage infligé par l’agresseur à la nation ou à la communauté des nations soit durable, grave et certain ; – que tous les autres moyens d’y mettre fin se soient révélés impraticables ou inefficaces ; – que soient réunies les conditions sérieuses de succès ; – que l’emploi des armes n’entraîne pas des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer. La puissance des moyens modernes de destruction pèse très lourdement dans l’appréciation de cette condition. Ce sont les éléments traditionnels énumérés dans la doctrine dite de la ‘guerre juste’. L’appréciation de ces conditions de légitimité morale appartient au jugement prudentiel de ceux qui ont la charge du bien commun” Si cette responsabilité justifie la possession de moyens suffisants pour exercer le droit à la défense, il reste pour les États l’obligation de faire tout leur possible pour “garantir les conditions de la paix, non seulement sur [leur] propre territoire mais partout dans le monde”. Il ne faut pas oublier que “faire la guerre pour la juste défense des peuples est une chose, vouloir imposer son empire à d’autres nations en est une autre. La puissance des armes ne légitime pas tout usage de cette force à des fins politiques ou militaires. Et ce n’est pas parce que la guerre est malheureusement engagée que tout devient, par le fait même, licite entre parties adverses” » (n.500).

La guerre en Ukraine, déclarée par la Russie de Vladimir Poutine, est-elle une guerre juste ? Alors qu’elle a déjà entraîné beaucoup de commentaires du côté occidental, cette question n’apparaît pas de manière évidente. Des deux côtés, russe et occidental, la propagande est visiblement à l’œuvre. L’émotion, compréhensible en elle-même, est également visible, palpable et la diffusion non-stop des avis des uns et des autres sur les chaînes de télévision, les radios et les réseaux sociaux, ne peut que l’entretenir.

Plutôt que de se contenter de réagir à chaud, il serait préférable, dans la mesure du possible, de tenter d’analyser la situation actuelle à l’aune des principes de la philosophie morale et politique, voire de la théologie. Ces principes existent justement dans ce but. Ils ne sont pas là pour enfermer la réflexion mais pour la guider. Dans l’urgence d’une situation, ils sont même là pour la guider sur des chemins sûrs, appuyés sur l’expérience et la réflexion antérieure.

Dans le cas de la guerre en Ukraine, de l’attaque voulue par Vladimir Poutine, il serait certainement profitable de se reporter à la doctrine traditionnelle de la guerre juste. Celle-ci pose comme principe qu’une guerre pour être juste, c’est-à-dire conforme à la justice, doit remplir quatre critères :

– Que la cause soit juste ;

– Que l’intervention militaire et armée soit l’ultime recours ;

– Que les moyens utilisés soit proportionnés ;

– Et que la guerre soit décidée par l’autorité légitime.

L’origine de la notion de guerre juste

Loin de l’Ukraine et de la Russie actuelles, la théorie de la guerre juste remonte à l’Antiquité. Les prémisses se trouvent dans la philosophie grecque et de ce fait dans une réflexion morale naturelle. Platon, par exemple, dans La République évoque la modération dans les conflits, même si la guerre contre les barbares ne l’exige selon lui nullement.

Aristote développe davantage encore l’idée de la justesse d’une guerre, en lien direct avec sa définition de la justice, assignant dans l’Éthique à Nicomaque la paix comme but à un conflit (« que la guerre soit en vue de la paix »). Il stipule notamment que :

« il ne faut ni croire une Cité heureuse, ni faire l’éloge de son législateur, parce qu’il l’a entraînée à la domination, afin de commander aux États voisins. »

En conclusion de quoi, il marque certaines limites à la guerre :

« L’entraînement à la guerre, il ne faut pas le pratiquer en vue de réduire en esclavage des gens qui ne le méritent pas, mais d’abord en vue d’éviter soi-même de devenir esclave des autres ; ensuite pour rechercher l’hégémonie dans l’intérêt des sujets, et non pour régner en maître sur tous ; et, en troisième lieu, afin de dominer en maître des êtres qui méritent d’être esclaves » (La Politique, VII, XIV).

Plusieurs siècles, plus tard, Cicéron précise les aspects de la guerre juste et prépare d’une certaine façon le lien avec le monde chrétien. Frank Bourgeois dans son article « La théorie de la guerre juste : un héritage chrétien ? » (Études théologiques et religieuses 2006/4, Tome 81) résume ainsi la position de Cicéron :

• « avoir toujours en vue l’obtention d’une paix juste ;

• partir en guerre en dernier recours ;

• ne guerroyer que pour une juste cause (répondre à une agression ou secourir un allié) ;

• déclarer la guerre en bonne et due forme et dans le respect du droit… 

Il ajoute à cela que la guerre doit être conduite dignement et sans violence excessive. »

Le Décret de Gratien et la guerre juste

On attribue généralement le développement en régime chrétien de la théorie de la guerre juste à saint Augustin. On en trouve un écho dans le Décret de Gratien, recueil de textes canoniques qui a formé la base du droit canon jusqu’à la publication du Code de droit canonique de 1917. Dans le second canon de la Question II, il écrit :

« Car toute guerre n’est pas licite. Mais lorsqu’une guerre juste est menée, on ne s’écarte pas de la justice que l’on combatte ouvertement ou que l’on tende des pièges. On a cependant coutume de définir comme justes celles qui punissent des injustices, ainsi on doit attaquer une cité ou une nation qui a négligé de punir un forfait perpétré par l’un des siens ou de restituer ce qui a été enlevé par des injustices. Mais aussi cette sorte de guerre est sans aucun doute juste, celle que Dieu ordonne, car il sait ce qui doit être fait et à qui cela doit être fait ; dans une telle guerre, le général de l’armée ou son peuple n’est pas tant l’auteur de la guerre que le ministre qui doit exécuter un jugement.
Gratien
 : Donc une guerre est juste si elle est déclarée par un édit, ou si elle punit des injustices. »

Dans sa Somme théologique, saint Thomas d’Aquin pose la question sous l’angle qu’elle mérite : « la guerre est-elle toujours un péché ? » (II-II, Q.40). Après avoir avancé les raisons qui conduisent à penser que faire la guerre constitue bien un péché (et qui restent vraies dans leur ordre), il cite saint Augustin :

« Si la morale chrétienne jugeait que la guerre est toujours coupable, lorsque dans l’Évangile, des soldats demandent un conseil pour leur salut, on aurait dû leur répondre de jeter les armes et d’abandonner complètement l’armée. Or, on leur dit (Lc 3, 14) : “Ne brutalisez personne, contentez-vous de votre solde. » Leur prescrire de se contenter de leur solde ne leur interdit pas de combattre. ».

C’est pour répondre complètement à la question posée que l’Aquinate définit les critères de la guerre juste, reprise depuis dans la doctrine traditionnelle de l’Église.

Arme atomique et guerre juste

L’apparition de l’arme atomique a bien évidemment reposé la question de la possibilité morale et réelle d’une guerre juste. Le Compendium de la doctrine sociale de l’Église le rappelle en replaçant la question dans le cadre de la théorie traditionnelle de la guerre juste et en l’associant au jugement prudentiel en vue du bien commun :

« Une guerre d’agression est intrinsèquement immorale. Dans le cas tragique où elle éclate, les responsables d’un État agressé ont le droit et le devoir d’organiser leur défense en utilisant notamment la force des armes. Pour être licite, l’usage de la force doit répondre à certaines conditions rigoureuses : “– que le dommage infligé par l’agresseur à la nation ou à la communauté des nations soit durable, grave et certain ; – que tous les autres moyens d’y mettre fin se soient révélés impraticables ou inefficaces ; – que soient réunies les conditions sérieuses de succès ; – que l’emploi des armes n’entraîne pas des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer. La puissance des moyens modernes de destruction pèse très lourdement dans l’appréciation de cette condition. Ce sont les éléments traditionnels énumérés dans la doctrine dite de la ‘guerre juste’. L’appréciation de ces conditions de légitimité morale appartient au jugement prudentiel de ceux qui ont la charge du bien commun” Si cette responsabilité justifie la possession de moyens suffisants pour exercer le droit à la défense, il reste pour les États l’obligation de faire tout leur possible pour “garantir les conditions de la paix, non seulement sur [leur] propre territoire mais partout dans le monde”. Il ne faut pas oublier que “faire la guerre pour la juste défense des peuples est une chose, vouloir imposer son empire à d’autres nations en est une autre. La puissance des armes ne légitime pas tout usage de cette force à des fins politiques ou militaires. Et ce n’est pas parce que la guerre est malheureusement engagée que tout devient, par le fait même, licite entre parties adverses” » (n.500).

La guerre en Ukraine, déclarée par la Russie de Vladimir Poutine, est-elle une guerre juste ? Alors qu’elle a déjà entraîné beaucoup de commentaires du côté occidental, cette question n’apparaît pas de manière évidente. Des deux côtés, russe et occidental, la propagande est visiblement à l’œuvre. L’émotion, compréhensible en elle-même, est également visible, palpable et la diffusion non-stop des avis des uns et des autres sur les chaînes de télévision, les radios et les réseaux sociaux, ne peut que l’entretenir.

Plutôt que de se contenter de réagir à chaud, il serait préférable, dans la mesure du possible, de tenter d’analyser la situation actuelle à l’aune des principes de la philosophie morale et politique, voire de la théologie. Ces principes existent justement dans ce but. Ils ne sont pas là pour enfermer la réflexion mais pour la guider. Dans l’urgence d’une situation, ils sont même là pour la guider sur des chemins sûrs, appuyés sur l’expérience et la réflexion antérieure.

Dans le cas de la guerre en Ukraine, de l’attaque voulue par Vladimir Poutine, il serait certainement profitable de se reporter à la doctrine traditionnelle de la guerre juste. Celle-ci pose comme principe qu’une guerre pour être juste, c’est-à-dire conforme à la justice, doit remplir quatre critères :

– Que la cause soit juste ;

– Que l’intervention militaire et armée soit l’ultime recours ;

– Que les moyens utilisés soit proportionnés ;

– Et que la guerre soit décidée par l’autorité légitime.

L’origine de la notion de guerre juste

Loin de l’Ukraine et de la Russie actuelles, la théorie de la guerre juste remonte à l’Antiquité. Les prémisses se trouvent dans la philosophie grecque et de ce fait dans une réflexion morale naturelle. Platon, par exemple, dans La République évoque la modération dans les conflits, même si la guerre contre les barbares ne l’exige selon lui nullement.

Aristote développe davantage encore l’idée de la justesse d’une guerre, en lien direct avec sa définition de la justice, assignant dans l’Éthique à Nicomaque la paix comme but à un conflit (« que la guerre soit en vue de la paix »). Il stipule notamment que :

« il ne faut ni croire une Cité heureuse, ni faire l’éloge de son législateur, parce qu’il l’a entraînée à la domination, afin de commander aux États voisins. »

En conclusion de quoi, il marque certaines limites à la guerre :

« L’entraînement à la guerre, il ne faut pas le pratiquer en vue de réduire en esclavage des gens qui ne le méritent pas, mais d’abord en vue d’éviter soi-même de devenir esclave des autres ; ensuite pour rechercher l’hégémonie dans l’intérêt des sujets, et non pour régner en maître sur tous ; et, en troisième lieu, afin de dominer en maître des êtres qui méritent d’être esclaves » (La Politique, VII, XIV).

Plusieurs siècles, plus tard, Cicéron précise les aspects de la guerre juste et prépare d’une certaine façon le lien avec le monde chrétien. Frank Bourgeois dans son article « La théorie de la guerre juste : un héritage chrétien ? » (Études théologiques et religieuses 2006/4, Tome 81) résume ainsi la position de Cicéron :

• « avoir toujours en vue l’obtention d’une paix juste ;

• partir en guerre en dernier recours ;

• ne guerroyer que pour une juste cause (répondre à une agression ou secourir un allié) ;

• déclarer la guerre en bonne et due forme et dans le respect du droit… 

Il ajoute à cela que la guerre doit être conduite dignement et sans violence excessive. »

Le Décret de Gratien et la guerre juste

On attribue généralement le développement en régime chrétien de la théorie de la guerre juste à saint Augustin. On en trouve un écho dans le Décret de Gratien, recueil de textes canoniques qui a formé la base du droit canon jusqu’à la publication du Code de droit canonique de 1917. Dans le second canon de la Question II, il écrit :

« Car toute guerre n’est pas licite. Mais lorsqu’une guerre juste est menée, on ne s’écarte pas de la justice que l’on combatte ouvertement ou que l’on tende des pièges. On a cependant coutume de définir comme justes celles qui punissent des injustices, ainsi on doit attaquer une cité ou une nation qui a négligé de punir un forfait perpétré par l’un des siens ou de restituer ce qui a été enlevé par des injustices. Mais aussi cette sorte de guerre est sans aucun doute juste, celle que Dieu ordonne, car il sait ce qui doit être fait et à qui cela doit être fait ; dans une telle guerre, le général de l’armée ou son peuple n’est pas tant l’auteur de la guerre que le ministre qui doit exécuter un jugement.
Gratien
 : Donc une guerre est juste si elle est déclarée par un édit, ou si elle punit des injustices. »

Dans sa Somme théologique, saint Thomas d’Aquin pose la question sous l’angle qu’elle mérite : « la guerre est-elle toujours un péché ? » (II-II, Q.40). Après avoir avancé les raisons qui conduisent à penser que faire la guerre constitue bien un péché (et qui restent vraies dans leur ordre), il cite saint Augustin :

« Si la morale chrétienne jugeait que la guerre est toujours coupable, lorsque dans l’Évangile, des soldats demandent un conseil pour leur salut, on aurait dû leur répondre de jeter les armes et d’abandonner complètement l’armée. Or, on leur dit (Lc 3, 14) : “Ne brutalisez personne, contentez-vous de votre solde. » Leur prescrire de se contenter de leur solde ne leur interdit pas de combattre. ».

C’est pour répondre complètement à la question posée que l’Aquinate définit les critères de la guerre juste, reprise depuis dans la doctrine traditionnelle de l’Église.

Arme atomique et guerre juste

L’apparition de l’arme atomique a bien évidemment reposé la question de la possibilité morale et réelle d’une guerre juste. Le Compendium de la doctrine sociale de l’Église le rappelle en replaçant la question dans le cadre de la théorie traditionnelle de la guerre juste et en l’associant au jugement prudentiel en vue du bien commun :

« Une guerre d’agression est intrinsèquement immorale. Dans le cas tragique où elle éclate, les responsables d’un État agressé ont le droit et le devoir d’organiser leur défense en utilisant notamment la force des armes. Pour être licite, l’usage de la force doit répondre à certaines conditions rigoureuses : “– que le dommage infligé par l’agresseur à la nation ou à la communauté des nations soit durable, grave et certain ; – que tous les autres moyens d’y mettre fin se soient révélés impraticables ou inefficaces ; – que soient réunies les conditions sérieuses de succès ; – que l’emploi des armes n’entraîne pas des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer. La puissance des moyens modernes de destruction pèse très lourdement dans l’appréciation de cette condition. Ce sont les éléments traditionnels énumérés dans la doctrine dite de la ‘guerre juste’. L’appréciation de ces conditions de légitimité morale appartient au jugement prudentiel de ceux qui ont la charge du bien commun” Si cette responsabilité justifie la possession de moyens suffisants pour exercer le droit à la défense, il reste pour les États l’obligation de faire tout leur possible pour “garantir les conditions de la paix, non seulement sur [leur] propre territoire mais partout dans le monde”. Il ne faut pas oublier que “faire la guerre pour la juste défense des peuples est une chose, vouloir imposer son empire à d’autres nations en est une autre. La puissance des armes ne légitime pas tout usage de cette force à des fins politiques ou militaires. Et ce n’est pas parce que la guerre est malheureusement engagée que tout devient, par le fait même, licite entre parties adverses” » (n.500).

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéPhilosophie

L’organicisme, une pensée matérialiste et fataliste

L'Essentiel de Joël Hautebert | Hérité des Lumières et du naturalisme du XIXe siècle, l’organicisme est un concept d’analogie encore utilisé aujourd’hui et qui a inspiré la sociologie. Si l’idée peut paraître juste, elle mène cependant au déterminisme, faisant de l’homme un être purement matériel, somme toute similaire aux végétaux et animaux.

+

organicisme
Société

Mont-Saint-Michel : faire le pont avec l’Archange

Entretien | La première édition du pèlerinage de Saint-Michel aura lieu du 8 au 11 mai 2025. Il commencera à Saint-Malo pour se finir au pied du Mont-Saint-Michel. Entretien avec Brieuc Clerc, président de l’association Pèlerinage de Saint-Michel. 

+

mont-saint-michel
SociétéLettre Reconstruire

Carlos Sacheri : Le travail humain (II)

Lettre Reconstruire n° 45 | Extraits | Dans notre précédent numéro (Reconstruire n°44), nous avons publié l’étude de Carlos Sacheri sur le travail humain. L’auteur présentait succinctement les conceptions libérales et marxistes à ce sujet. Nous continuons ici en abordant le travail selon une conception conforme à la loi naturelle.

+

travail humain carlos sacheri
SociétéLettre Reconstruire

Du pouvoir dans la modernité et la postmodernité

Lettre Reconstruire n° 45 (mars 2025) | La Bibliothèque politique et sociale | L’extension sans fin de l’État moderne que des épisodes récents, comme la gestion de la crise liée au Covid-19 ou actuellement la « guerre » déclarée entre la France et la Russie, mettent en évidence, conduit immanquablement à s’intéresser à la question du « pouvoir ». Javier Barraycoa a consacré un petit essai sur la situation du pouvoir dans nos sociétés postmodernes. Traduit en français, Du pouvoir bénéficie d’une substantielle préface de Thibaud Collin dont le titre indique tout l’intérêt.

+

du pouvoir dans la modernité et postmodernité
SociétéPhilosophie

Le sens des mots et le véritable enjeu du langage

C'est logique ! de François-Marie Portes | En tant que matière vivante, le langage évolue nécessairement et s’enrichit souvent de nouveaux mots pour exprimer au mieux la pensée. Mais certains néologismes sont utilisés pour nourrir des luttes idéologiques et dérivent alors de leur sens littéral. C’est notamment le cas du terme « homophobie » que l’on entend partout. 

+

sens des mots
Société

Intelligence artificielle (5/5) : L’IA à l’épreuve de la trisomie 21

DOSSIER « L’intelligence artificielle : entre innovation et responsabilité » | La trisomie 21 est caractérisée par une déficience intellectuelle mais celle-ci permet de souligner les autres formes d’intelligence – relationnelle, affective, de communication... – que les porteurs de trisomie possèdent souvent à un haut degré, faisant ressortir les pauvretés de l’intelligence artificielle. Démonstration que l’humanité ne se définit pas par des critères de performance mesurables. Entretien avec Grégoire François-Dainville directeur de la Fondation Jérôme Lejeune.

+

Intelligence artificielle IA trisomie 21