Notre ancien alternant, Henri, fait la Une des journaux depuis qu’il est intervenu ce jeudi 8 juin auprès de l’assaillant d’Annecy. Nous avons interrogé Odon de Cacqueray, qui était son supérieur direct, sur ses souvenirs.
Vous avez bien connu Henri lorsqu’il était à L’Homme Nouveau puisque vous étiez son supérieur direct. Son acte de courage d’hier à Annecy vous a-t-il étonné ?
Non l’acte d’Henri ne m’a pas du tout étonné. J’ai été surpris de voir que c’était lui, car je ne savais pas qu’il était là à ce moment-là. Mais sa façon de réagir ne m’a pas surpris. Henri est un homme de service, il l’a montré par les multiples missions qu’il a assumées dans ses diverses activités : le scoutisme, le chapitre Missio notamment. Il a vu qu’on avait besoin de lui et il y est allé, c’est tout. Il a agi par instinct.
C’est son parcours qui parle à travers cet acte : il a été formé et éduqué pour réagir à ce genre de situation, qui aurait pu ne jamais intervenir dans sa vie. Il s’agit d’une préparation humaine et spirituelle. L’approche de la mort dans la religion catholique n’est pas absente dans son geste, ni l’esprit de service. Sa grande famille, les écoles catholiques qu’il a fréquentées, le scoutisme, son engagement à Missio, tout cela l’a façonné. Ses amitiés n’y sont pas non plus rien : Henri n’est pas un solitaire, et il est fidèle en relations.
Cet esprit de service dont vous parlez était-il aussi perceptible à L’Homme Nouveau ? Quelles y étaient ses missions ?
Henri a toujours été quelqu’un de très volontaire, avec beaucoup d’idées à la minute. Quand on lui donnait une tâche, il ne rechignait jamais, il se mettait au service. Je me souviens du surnom que lui donnait avec humour l’abbé Célier, fidèle membre du Club des Hommes en noir : « le sbire », puis « le maître-sbire » lorsqu’un stagiaire est arrivé. Cela montre bien qu’il était la petite main du Club des Hommes en noir, même s’il a pris aussi une grande part du montage vidéo. Il était également responsable des réseaux sociaux, de l’animation du site, de la rédaction des pépites et du focus du magazine, de la lettre d’information. Le service l’a toujours habité.
Quels souvenirs gardez-vous de lui ?
Je reste toujours en contact avec lui, nous avons échangé quelques mots hier, mais je garde de lui le souvenir d’un type extrêmement joyeux, je crois que personne ne me contredira dans la rédaction. Il avait toujours le sourire, même dans les situations où celui-ci n’était pas très approprié. Il a toujours été capable d’écouter les remarques qui lui étaient faites, de ne pas en prendre ombrage. Henri n’est pas un orgueilleux.
Je n’idéalise pas non plus le personnage : je crois qu’il manquait de maturité à l’époque, je lui avais même déconseillé son tour des cathédrales de France, pensant qu’il valait mieux pour lui se confronter au monde du travail, avec des gens différents.
Mais il a toujours été volontaire et surtout joyeux et humble, cherchant toujours à s’améliorer. C’est un homme en recherche, et son tour de France en est l’illustration.