Deux versets de l’épître de saint Paul aux Éphésiens me viennent spontanément à l’esprit quand je pense à Benoît XVI, ceux qui évoquent cette capacité à « comprendre, avec tous les saints, ce qu’est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur, à connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance ». Benoît XVI fut grand par sa charité, aussi aimerais-je vous raconter l’histoire d’amitié entre ce grand homme et notre communauté. La première mention du nom de Ratzinger dans nos chroniques est faite à l’occasion d’une conférence donnée par Jean Madiran au noviciat, le 22 septembre 1984, sur un document du cardinal au sujet de la théologie de la libération et de sa racine marxiste. Cette intervention fut jugée assez importante par les moines pour qu’elle soit notée. À partir de cette date, le nom du cardinal revient sans cesse dans l’histoire de la communauté. À peine trois mois plus tard, en effet, dom Gérard est convoqué par le cardinal Ratzinger qui l’accueille avec une grande bienveillance, lui disant sa volonté ferme que la situation canonique des communautés traditionnelles s’arrange. Je ne peux m’empêcher de remarquer que c’est lui qui a eu l’initiative : nous n’avons fait que répondre à son appel. Ce qui met le cardinal du côté de Dieu dont la Providence a toujours l’initiative. Et il est sûr qu’il a œuvré de toutes ses forces pour éviter la rupture entre Rome et le monde traditionaliste. Il a reçu à maintes reprises monseigneur Lefebvre et a composé les accords de mai 1988. Quand Mgr Lefebvre a démenti sa signature de cet accord, c’est encore le cardinal Ratzinger qui, au cours d’une audience privée avec le pape Jean-Paul II, a obtenu que soit accordé par le Saint-Siège aux communautés désireuses de rester unies à Rome (dont la nôtre) l’usage, en privé et en public, des livres liturgiques en vigueur en 1962, pour les membres des communautés et ceux qui fréquentent leurs maisons. Étaient aussi admis la possibilité de faire appel à un évêque pour conférer les ordres, le droit pour les fidèles de recevoir les sacrements selon les livres de 1962 et la possibilité de développer un rayonnement pastoral par des œuvres d’apostolat en conservant les ministères actuellement assumés (motu proprio Ecclesia Dei). Par ce texte juridique décisif, le cardinal Ratzinger est devenu un membre fondateur de nos communautés, dont une des raisons d’exister est la célébration…
Quas Primas (1/4) : Une encyclique pour son temps
DOSSIER | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi » | C’est le contexte des années 1920, pendant lesquelles montent en puissance des États et des idéologies anticatholiques et laïcistes que l’inquiétude du pape Pie XI, face à ces cultes de la Nation, de l’État, de la Révolution ou du Prolétariat, va le pousser à donner des remèdes spirituels au monde. L’ordonnance contre ces fausses religions mortifères, c’est Quas Primas (11 décembre 1925).