L’homme et la femme dans l’anthropologie biblique (4/4)

Publié le 25 Sep 2023
L'homme et la femme dans l'anthropologie biblique Genèse

La femme est créée à partir d'un prélèvement opéré sur l'homme.

L’étude des termes employés dans la Genèse pour désigner nos premiers parents éclaire la conception de l’être humain, semblable et sexué, qui sous-tend le récit. la nature commune et supérieure de l’homme et de la femme comme leur différence spécifique ressortent des expressions mises dans la bouche de Créateur.

  Les trois premiers chapitres du livre de la Genèse racontent la création du monde, la faute originelle d’Adam et Ève et la promesse de salut. Ils contiennent en germe, en des formules d’une extraordinaire simplicité et densité, toute l’anthropologie biblique. Une étude précise de leurs désignations en Genèse 1-3 est suggestive.  

Eve et vie

La femme est nommée 17 fois « isha », féminin de « ish »; une fois, « neqèvah » (femelle), en Gn 1,27. Le nom d’« Ève » n’apparait qu’après la faute originelle: «Adam donna à sa femme le nom d’“Ève” [ḥava]: car elle a été la mère de tous les vivants [ḥai]» (3, 20). La malédiction due au péché n’a pas détruit la nature, ni totalement supprimé la bénédiction initiale sur la création. «Ève» et «vie» sont de même racine. La femme est par essence celle qui donne la vie.   L’homme est nommé une fois « zākār », «mâle» (Gn 1, 27); quatre fois « ish », «mari». Ailleurs, il est nommé « adam » (26 fois).   «Ish-isha», «zākār-neqèvah» définissent l’homme et la femme par leur différence spécifique et leur relation mutuelle; «Ève» et «Adam» par leur identité singulière.   Le nom « adam » est tantôt utilisé comme un nom propre, tantôt comme un terme générique, signifiant «humain». Distinguer ces deux usages du mot en Genèse 1-3 est particulièrement difficile et touche à la question de fond, elle-même difficile: devons-nous définir prioritairement l’homme et la femme par leur nature commune ou par la différence des sexes qui les constitue?   Le grec et le latin suivent la même logique de traduction: de 1, 26 à 2, 15, le grec traduit toujours « adam » par « anthropos » et le latin par « homo »,…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Abbé Henri Vallançon +

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéFin de vie

Loi sur la fin de vie : La mort avant tout !

Décryptage | Après l'avortement inscrit dans la Constitution, c'est désormais la fin de vie qui entre dans le champ des libertés encadrées par la loi et est débattue par le Sénat à partir de ce mois de septembre. Gérard Mémeteau, professeur émérite de droit, décrypte les implications du texte porté par le député Falorni : création d'un nouveau délit pour ceux qui chercheraient à dissuader, limitation des recours juridiques, rôle élargi des associations.

+

fin de vie euthanasie
Société

L’attention, principe d’une subjectivité ordonnée

L’Essentiel de Thibaud Collin | Au retour des vacances, la question demeure : comment garder la paix intérieure découverte dans un rythme plus contemplatif ? L’attention en est la clé. Acte et vertu, elle libère de la dispersion pour accueillir ce qui se donne : les dons de la vie, d’autrui et de Dieu.

+

attention vacances