Le Téléthon (7 et 8 décembre) et le vote par le Sénat, dans la nuit du 4 au 5 décembre dernier, du projet de recherche sur les cellules souches embryonnaires mettent les petits d’homme sur le devant de la scène. Ici on court, là on débat, au mépris des principes éthiques les plus fondamentaux.
Sans grande surprise et avec l’appui du gouvernement, le Sénat a voté, à 203 voix contre 74, l’autorisation par principe et non plus par exception de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires, modifiant, ou plutôt bouleversant les dernières lois de bioéthique. Le projet a été voté par l’ensemble de la gauche, à l’exception de cinq sénateurs écologistes qui se sont abstenus. Au centre et à droite, les votes étaient plus divers. La prochaine étape est donc celle de l’Assemblée nationale, dont on espère qu’elle tiendra compte de la loi de bioéthique de juillet 2011 qui stipule qu’aucune modification ne peut être apportée à ces lois sans États généraux.
La Fondation Lejeune, mobilisée depuis que le projet de loi a été rendu public, a ouvert un site de sensibilisation (www.vous-trouvez-ca-normal.com) et d’information, appelant toutes les bonnes volontés à signer et à diffuser une pétition et à écrire à leurs députés pour exiger, sinon le respect de la dignité humaine dont peu sont encore capables, au moins le respect des règles du jeu démocratique afin que soient organisés de nouveaux États généraux de la bioéthique. Une très bonne initiative, donc, relayée par un site clair et précis.
« Le vote du Sénat est d’autant plus choquant que, dans les tests pour les nouveaux médicaments, la communauté scientifique internationale privilégie désormais les cellules souches reprogrammées découvertes par les Nobels Gurdon et Yamanaka. Comme l’a écrit le neurobiologiste Alain Privat, l’adoption d’une disposition autorisant par principe l’expérimentation sur les embryons humains « enverrait au monde un message de négation de l’éthique et d’anachronisme scientifique » », a expliqué Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes, dans un communiqué daté du 5 décembre.
Exit donc le Code civil et ce qu’il stipule sur le respect de la vie humaine, il s’agit pour la gauche de « rattraper le retard » qu’aurait la France en matière de recherche. Ce serait pourtant une formidable avancée, quelque chose d’inédit et de novateur, de résolument « en avance » en somme, si la France pouvait se défaire du matérialisme dont est pétrie la société occidentale pour décider une fois pour toutes d’ordonner la science à l’éthique et non l’inverse.