L’Immaculée Conception (1/3) : Un remède à l’esprit révolutionnaire

Publié le 13 Jan 2025
Immaculée Conception révolution

À Lourdes, la Vierge s’est présentée comme l’Immaculée Conception.

> Dossier : « L’Immaculée Conception ou la rédemption préventive »
Le pape Pie IX, précédé dans l’affirmation du dogme de l’Immaculée Conception par la dévotion et la réflexion de prélats, de prêtres et de fidèles nombreux, y vit une réponse à la sécularisation des sociétés, à la négation du péché originel et de la nécessité de la Rédemption.

  Voilà 170 ans, Pie IX, en promulguant, le 8 décembre 1854, la bulle Ineffabilis Deus, tranchait une querelle théologique entamée au IIe siècle lorsque saint Irénée de Lyon, en s’appuyant sur l’Évangile, avait, le premier, dit Marie nécessairement exemptée de la faute de nos premiers parents, mais il posait aussi, même si personne ne semble plus le comprendre, un acte politique proposant au monde un contre-modèle à celui né de l’esprit des Lumières. Tout était pesé dans ce choix. S’il provoqua rage et moqueries, c’est que l’adversaire avait mieux que les catholiques deviné les enjeux spirituels de l’affaire et s’en effraya. 

Une perspective de combat

Saisir l’intention d’un pape jugé rétrograde par l’histoire officielle et l’Église actuelle permet de tout resituer dans la perspective du combat des derniers temps et de ressaisir des armes qui n’ont rien perdu de leur efficacité. Cette intuition du recours à Marie s’impose en France au lendemain de la Révolution, quand les catholiques persécutés, martyrisés, attribuent leur sauvegarde à Notre-Dame qui, dans le passé, a triomphé de toutes les hérésies et tous les périls, et vient d’empêcher le projet de déchristianisation de la Terreur d’aboutir.

Hyacinthe Louis de Quelen Immaculée Conception

Mgr de Quelen, archevêque de Paris de 1821 à 1839, est un fervent dévot de Marie.

Le renouveau, au début du XIXe siècle, de la piété mariale, délaissée, sous l’influence des jansénistes et des philosophes, dans les décennies précédant 1789, s’affiche ouvertement contre-révolutionnaire. C’est parmi ceux qui ont risqué leur vie pour maintenir le culte catholique clandestin que se recrutent ses propagateurs : le père Coudrin, fondateur de la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et Marie, Guillaume Chaminade, auteur d’un Manuel du Serviteur de Marie publié en 1801, puis, dans la génération nouvelle, Pauline Jaricot, dont le Rosaire vivant redevient arme offerte aux chrétiens contre l’Ennemi. Avant même d’être informé, en 1831, des apparitions survenues l’année précédente rue du Bac, l’archevêque de Paris,

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Anne Bernet

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