« Ben, fallait pas les laisser entrer ! » répondait Arletty à qui lui reprochait d’avoir couché avec des Allemands pendant l’Occupation… Évidemment nous ne confondons pas musulmans et nazis, nous savons tous que « l’islam, c’est pas ça ». Mais imaginons simplement nos pères, grands-pères mais surtout nos grands-mères et mères en 1944, découvrant un groupe de blondes Allemandes Gretchens en tresses et costume bavarois, venues chanter des jodels en costume traditionnel. Il est à parier que les plantureuses Teutonnes auraient vite déguerpi devant la colère de nos vieilles au patriotisme taquiné… Sans même avoir eu le temps d’expliquer que « la Bavière c’est pas ça » et qu’il ne fallait pas amalgamer Bavière et nazisme, elles auraient pris leurs jambes à leur cou, craignant la tonte fatidique de nos valeureux FFI (fort nombreux, à partir du 6 juin cette année-là !).
Nos politiques de gauche et de droite nous ont tous affirmé, le ton grave et le regard préoccupé, que nous étions en guerre. En guerre contre le terrorisme, Daech, l’islamisme radical, le salafisme, certaines formes détournées de salafisme, bref on ne sait pas trop qui ; on sait seulement que le costume pour le bain de leurs femmes, c’est le burkini. La question est donc : faut-il interdire nos plages au costume de bain de l’ennemi ou faut-il interdire nos plages à l’ennemi ? C’est probablement une nouvelle façon de gagner les guerres que de demander à l’ennemi de changer d’uniforme et de costume de bain… C’est rigolo de faire la guerre comme ça ! Quel paradoxe de constater que nos sans-culottes font de la taille du maillot, qu’il soit « bur » ou « bi », l’essentiel des enjeux politiques du moment…
Pour aller plus loin sur ce dossire Burkini, lire notre dossier.