Jean Breton n’en pense pas moins | Science et (tétra)pilectomie

Publié le 18 Juin 2020
Jean Breton n'en pense pas moins | Science et (tétra)pilectomie L'Homme Nouveau

Tous scientifiques ? Nous y sommes enfin ! Je m’en suis rendu compte quand j’ai entendu mon coiffeur discuter des conséquences des clusters sur l’augmentation du R0, et ce malgré l’absence de test en double-aveugle dans le protocole randomisé du test du Pr. Raoult (cinq prononciations possibles) sur l’hydrochloroxiquine (sic). 

Plutôt une bonne nouvelle, non ? quoi qu’en disent les grincheux quant au délitement de l’Éducation Nationale, les artisans peuvent discuter d’égal à égal avec les chercheurs sur le terrain scientifique. Ne reste qu’à apprendre aux intellectuels à faire quelque chose de leurs mains, et nous serons proches d’une Arcadie, avec les bergers poètes, les rois philosophes et les coiffeurs statisticiens.

Mais mettons les choses dans l’ordre : à cause des malversations de politiciens et responsables publiques, il a été jugé « démocratique » de faire de la transparence une vertu républicaine. Grâce à l’Internet, tout peut être accessible ; à cause de quelques indélicats, tout doit l’être. Dans la vie politique, puis maintenant dans la science. Les données brutes (des factures téléphoniques d’un élu aux rapports techniques de résistance des structures lorsqu’un pont s’effondre) sont et doivent être accessibles. Sinon obstruction. Sinon mensonge.

Plus on a de données accessibles, plus on est dans le Vrai, n’est-ce pas ? et tant pis si le blog de Kevin_bog0ss, lycéen de son état, est traité au même niveau que la thèse de Mlle. J. dans Nature.

Mais nous avons besoin, à moins d’être expert du domaine, d’interpréter les données. Sans parler de la manière dont elles nous sont rendues accessibles, à la merci de manipulation – on remerciera les « décodeurs » divers – ce n’est pas la quantité d’information accessible qui détermine la confiance que nous pouvons avoir dans une personne, une étude, une mesure, ou même des statistiques. Alors on écoute béatement un journaliste bombardé expert de santé publique nous réfuter, chiffres à l’appui – mais quels chiffres ? – qu’un docteur brillant est un charlatan, d’ailleurs ça se voit à son look. Alors on critique la politique économique de délocalisation du secteur paramédical sans savoir qu’une usine produit des masques en Mayenne. Alors on pense avoir une pensée libérée et raisonnée en faisant une bouillie moyenne de tout ce qu’on entend, sans comprendre le moins du monde ce qu’on raconte.

Bah oui, c’est connu, la vérité est dans le juste milieu, puisque, relativisme oblige, tout le monde a un peu raison. Et puis, l’évidence n’a pas besoin de preuve, nous avons tous largement plus confiance dans les médias depuis que l’Internet met à notre disposition des moyens de vérifier ce qu’ils disent. 

« Les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut ». Oui, et c’est de pire en pire. Sans connaître les lois statistiques sur les écarts-types, qui demandent plusieurs années de pratique, comment pouvez-vous juger de la surmortalité de ce début d’année 2020 ? Sans être praticien au contact permanent avec les malades, comment imposer ou interdire un médicament dont on ignorait le nom avant le début de l’épidémie ? Sans être curé de campagne, comment mettre en balance un besoin spirituel et l’ouverture d’une église au demeurant pratiquement vide ? Sans avoir charge d’âmes d’une Nation entière, comment envisager de faire de la Santé Publique, qui consiste ni plus ni moins qu’à choisir les morts et en estimer un coût monétaire ?

Jean Breton est le pseudonyme que prend, dans L’Enlèvement de Volkoff, « 2K », agent chargé par la France d’enlever le dictateur du Monterrosso dans des Balkans pas si imaginaires que ça. Sa couverture de journaliste sportif lui permet de prendre de la hauteur sur les évènements qu’il observe ; les connaissances de son métier lui permettent de voir la duplicité des médias en charge de « couvrir » la guerre ethnique et religieuse ; son expérience du terrain lui conserve un pragmatisme proche du bon sens paysan. Sa devise : Duc in Altum !

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