Alors que la France semble au bord du gouffre, Jeanne d’Arc, qui vécut elle aussi des temps bien troublés, n’est-elle pas l’intercesseur idéal pour son salut ? Une initiative lancée par Thibaud Collin, appuyée sur un site Internet, invite nos compatriotes à entrer dans une neuvaine d’années… Une prière quotidienne à poursuivre jusqu’en 2031 ! Entretien avec Thibaud Collin, initiateur de l’opération « Jeanne 2031 ».
Vous nous invitez à nous mettre à l’école de sainte Jeanne d’Arc, quel modèle peut-elle être pour nous ?
Sainte Jeanne d’Arc est un merveilleux fruit de la grâce divine qui pénètre une liberté et une intelligence humaines. La coopération de la liberté humaine, cultivée dans un terreau sain (la vie à Domrémy), et de la grâce de Dieu engendre cet extraordinaire phénomène qu’est la geste de Jeanne d’Arc ! Jeanne est dès lors pour nous le modèle d’une vie totalement fidèle aux promesses de son baptême.
À tous les fidèles laïcs qui sont par nature engagés dans les réalités de la nature humaine (la famille, le métier, la patrie, la vie associative, etc.), Jeanne d’Arc indique la voie à suivre : celle de l’obéissance et de la disponibilité à la volonté de Dieu. La note propre est que cette obéissance l’amène à s’engager dans les réalités les plus concrètes de son époque dans laquelle règne le chaos politique, social et religieux. Rien de moins éthéré que la vie de Jeanne !
Et les moyens choisis par Dieu pour lui permettre de répondre à cet appel sont, eux, hors du commun : les voix qui dès l’âge de 13 ans viennent lui apprendre « à se gouverner », à savoir l’archange saint Michel, sainte Catherine d’Alexandrie et sainte Marguerite d’Antioche, toutes les deux jeunes martyres de l’Antiquité. Il semble évident que Jeanne a énormément de choses à nous enseigner à nous, catholiques français d’aujourd’hui plongés dans la postmodernité.
Une neuvaine, c’est habituellement neuf jours, pourquoi la faire sur neuf ans ?
Parce que, aujourd’hui, beaucoup privilégient le temps court, voire très court, et restent dès lors enfermés dans l’immédiateté des « événements ». Cette dictature de l’actualité arase bien souvent les enjeux fondamentaux. Non pas que ces enjeux n’affleurent pas dans ladite actualité mais pour les repérer et relever les défis qu’ils soulèvent, il faut justement…