Le 20 décembre dernier, le Pape a signé son message pour la journée mondiale des malades instaurée par saint Jean-Paul II et qui a lieu chaque année le 11 février en la mémoire de Notre Dame de Lourdes. En effet, dans la sollicitude de Marie se reflète la tendresse de Dieu et l’immense bonté de Jésus miséricordieux.
Marie nous invite tous à prier pour les malades et à leur faire sentir notre amour. Et nous demandons aussi, en cette journée mondiale des malade, que cette même tendresse de Marie soit présente dans la vie de tout le personnel médical pour qu’il sache saisir, avec les yeux pleins d’amour de notre Mère, les besoins des malades, si imperceptibles soient-ils. Le message de cette année, dans la ligne de la dernière encyclique, rappelle que nous sommes tous frères et, dans la continuité avec le Message du 1er janvier dernier, souligne que la confiance demeure à la base du soin des malades. Se considérer tous comme frères nous invite, en effet, à chasser toute hypocrisie dans notre comportement. Si nous sommes chrétiens, nous devons aimer tous les hommes, sans aucune distinction, ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas un ordre dans la charité. La foi ne doit jamais être réduite à une pure expression verbale. Les païens disaient des premiers chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment ! » Et sur ce témoignage, beaucoup se convertissaient. Nous devons toujours, dans la pratique de la charité fraternelle, être cohérents avec le Credo que nous professons. Pour éviter un comportement hypocrite dans nos relations humaines, le Pape nous propose l’exemple de Jésus, incarnation de la miséricorde. Celui-ci écoutait les besoins, établissait des relations de fraternité, se laissait toucher par la souffrance des autres qu’il cherchait toujours à comprendre. Il était à l’opposé de la femme et des amis de Job qui soutenaient, selon la mentalité juive, que si Job se trouvait dans cet état, c’est qu’il avait péché. Job à l’inverse, veut regarder en face la réalité. Rien n’est vrai, en effet, dans les affirmations de ses amis. Ils ont détruit toute relation possible en diffamant.
Suivons Jésus tellement compatissant qu’il se mettait dans l’état de l’autre, sachant s’émouvoir. Ainsi a-t-il pleuré devant le tombeau de Lazare. La maladie nous montre tout à la fois notre propre vulnérabilité et le besoin que ressent l’autre. Dans la souffrance, ce ne sont pas forcément les paroles qui comptent. Il vaudrait même mieux quelquefois se taire complètement, mais par contre une geste de compassion sera toujours des plus appréciés. La maladie nous impose un vrai regard de foi, mais d’une foi vive qui agit sous l’influence de la charité et qui en conséquence sait établir des relations véritables, car pour qu’une thérapie soit vraiment opérationnelle, l’aspect relationnel est fondamental et même décisif. S’il n’existe pas, aucune confiance n’est possible ni du côté du malade, ni même du coté des soignants. Et la relation avec la personne malade trouve précisément sa source dans la charité du Christ. Tous les saints qui ont servi les malades, de Jean de Dieu à Camille de Lellis, de Vincent de Paul à Mère Teresa, en témoignent. Et cet amour naît toujours de la Croix. La guérison, tant celle du corps que celle de l’âme, n’est jamais magique. Elle est toujours le fruit de la foi et d’une relation interpersonnelle au don de Dieu offert par Jésus et la plupart du temps par l’intermédiaire de sa Mère. Que Notre Dame de Lourdes soutienne notre foi, notre espérance et notre charité, pour que nous prenions un soin concret et profond de tous les malades.