Mercredi 24 mai, le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle, demandait sur Twitter de supprimer « les références aux fêtes religieuses dans notre calendrier républicain ». Il demande de rajouter des « fêtes laïques qui marquent notre attachement commun à la République ». Une proposition qui remet en cause les jours fériés d’origine catholique.
Mardi 23 mai, le journal Mediapart publiait un article dénonçant une décision du ministère de l’intérieur qui aurait demandé aux écoles de recenser les élèves absents le jour de l’Aïd. Le lendemain, 24 mai, sur Twitter, Eric Piolle, maire de Grenoble, avait alors réagit à cette décision en affirmant que cela était « inadmissible ». Il s’est alors exprimé contre les jours fériés d’origine religieuse : « Supprimons les références aux fêtes religieuses dans notre calendrier républicain : déclarons fériées les fêtes laïques qui marquent notre attachement commun à la République, aux révolutions, à la Commune, à l’abolition de l’esclavage, aux droits des femmes ou des personnes LGBT ». Tout est dit.
Sur BFMTV, le maire de Grenoble a affirmé qu’il s’agissait de « rendre notre calendrier plus pluraliste pour les religions ». Concernant les fêtes religieuses, il estime qu’il faut « avoir des jours fériés qui sont au choix en fonction [des] convictions spirituelles ».
Selon Eric Piolle, les jours fériés provenant de notre héritage catholique ne doivent plus être inscrits dans les fêtes officielles de la France, mais réservées à la sphère privée. En France, ce sont six jours fériés sur onze qui sont d’origines catholiques. Le maire de Grenoble en vient finalement à rejeter les origines chrétiennes de la France. Ce 25 mai sur CNews, le député européen Nicolas Bay réagissait, rappelant que « la France n’est pas née en 1789 ; elle est née par le baptême de Clovis à la fin du Ve siècle ; c’est ce qui fonde notre culture, notre histoire, notre civilisation ».
Eric Piolle, en souhaitant que les fêtes religieuses soient reléguées au domaine personnel de chaque citoyen, oublie que certaines de ces commémorations sont aussi des célébrations nationales. Ainsi, le 15 août, fête de l’assomption, est devenu un jour férié depuis que le roi Louis XIII, en tant que représentant officiel du royaume de France en son temps, prononça officiellement un vœu national consacrant le pays à Notre-Dame de l’Assomption. La fête du 15 août est donc bien une fête nationale (1).
Eric Piolle souhaite également que les élèves puissent être absents les jours de fêtes de leur religion. Ce 24 mai, toujours sur CNews (6), dans l’émission face à l’info, le sociologue et essayiste Mathieu Bock-Côté soulignait l’absurdité de cette proposition : « Chaque chrétien, chaque juif, chaque musulman, chaque bouddhiste pourra désormais sous un mode individuel faire valoir son droit au retrait de l’école dans une journée religieuse importante. […] c’est absolument impraticable sur le plan de l’organisation du calendrier scolaire ».
Enfin, que faire de Pâques et de Noël ? Si l’on suit les proposition du maire de Grenoble, il faudrait les retirer du « calendrier républicain », pour qu’elles ne soient célébrées que par les catholiques. Cette mesure serait difficilement acceptable par les français, attachés à ces moments traditionnels. Il espére que les fêtes catholiques soient supprimées du calendrier. Il n’en demeure pas moins qu’elles sont bien ancrées dans la culture française. Nicolas Bay rappelait sur Cnews que « La république est laïque, mais la France est chrétienne ». La chrétienté est donc bien une partie du patrimoine français et les jours fériés catholiques également.
(1) Homme Nouveau Hors-Série n°1, les 60 ans du dogme de l’Assomption, p. 28-29-30, le vœu national.
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