“2 400 tonnes de pierres, 86 mètres de haut, le monument qui était le plus haut d’Ile-de-France jusqu’à la construction du dôme des Invalides…” C’est ainsi que l’architecte Jacques Moulin décrivait la flèche de la basilique de Saint-Denis en 2018. Cette flèche, aujourd’hui disparue, fait l’objet d’un projet de reconstruction qui vient de débuter. Un sommet de l’Histoire de France À partir de l’inhumation du roi Dagobert 1er en 639, le lieu où repose le martyr saint Denis devient une nécropole royale. Au XIIIe siècle, sous l’impulsion de l’abbé Suger est alors lancée la construction d’une basilique qui inaugure le style gothique en Europe. La flèche de Saint-Denis est construite, dépassant de quelques mètres celle de Notre-Dame de Paris, et faisant de la basilique le plus grand monument d’Ile-de-France de l’époque. En 1837, la flèche est foudroyée et, malgré les consolidations faites par l’architecte François Debret, une tornade, en 1847, fragilise à nouveau la structure, imposant sa démolition. Viollet-le-Duc déconseille sa reconstruction, estimant que la basilique est trop lourde pour porter à nouveau la flèche. « Un des enseignements de nos analyses, c’est que Viollet-le-Duc s’est trompé », a affirmé l’archéologue Ivan Lafarge au Figaro le 6 avril dernier. Car en mars 2018, une convention-cadre était signée avec le Centre des Monuments nationaux (CMN) pour engager le projet de reconstruction de cette flèche. C’est ainsi qu’en 2028, Saint-Denis pourra faire prétendre au titre de capitale européenne de la culture avec un nouveau monument. Un chantier pédagogique « Il ne s’agit pas que de religion, il s’agit d’Histoire, de construction, de savoir-faire, de culture, de partage », affirmait le ministre de la Culture Françoise Nyssen en 2018. En effet, le chantier de reconstruction de la flèche a pour but d’être pédagogique. Sur le site de l’association Sauvez la Flèche, on peut lire que « le chantier de reconstruction de la tour nord et de la flèche de la basilique de Saint-Denis sera un chantier ouvert au public, présentant le travail des maîtres bâtisseurs ». Le but est en effet de faire découvrir les métiers de construction des monuments médiévaux. L’association annonce notamment la participation d’entreprises spécialisées dans la restauration des monuments historiques : « à l’instar de l’événement et de la dynamique que constituait au Moyen-Âge la construction d’une cathédrale, le chantier visitable est conçu avec une volonté de développement local et d’insertion qui profitera aussi aux habitants et à la…
L’ecclésiologie à l’épreuve du vitalisme
L'Essentiel de Joël Hautebert | Dans une récente tribune de Grégory Solari, l’éditeur s’appuie sur le vitalisme pour accuser les traditionalistes. Une philosophie issue des courants naturalistes du XIXe siècle. Qu’est-ce que cette philosophie, quelle ecclésiologie engendre-t-elle ?