Après l’irruption sur internet de onze vidéos chocs sur le trafic illégal d’organes de tout-petits par le géant de l’industrie Planned Parenthood (PP), résultat de l’enquête approfondie d’un courageux Californien catholique de 26 ans, David Daleiden (1), celui-ci vient de subir les foudres vengeresses du puissant lobby pro-avortement. Dans un effort pour bâillonner l’enquêteur importun – auquel il reste plusieurs vidéos à montrer –, un grand jury de Houston (Texas) l’a inculpé, ainsi que son assistante, au motif futile qu’ils avaient usé de faux papiers pour s’introduire dans les avortoirs. Peine maximale : vingt ans de prison.
Et contre PP, dont les responsables ont clairement enfreint la loi à moult reprises ? Rien. Le scandale est tel qu’en quelques jours 100 000 personnes ont signé sur LifeSiteNews une pétition exigeant que les véritables coupables soient inculpés et que les accusations injustes soient levées. Soutenu par les prières des Américains pro-vie – et par leurs dons à ses avocats de la Life Legal Defense Foundation et de la Thomas More Society – David ne regrette rien.
Un sujet brûlant
Aujourd’hui, enfin, l’avortement est devenu un sujet majeur. Même si les principaux médias continuent de faire mine d’ignorer l’existence d’au moins trois immenses Marches pour la vie annuelles – à Washington, où une violente tempête de neige le soir même n’empêcha pas des dizaines de milliers de participants d’affluer, mais aussi à San Francisco et à Chicago –, personne ne peut nier l’intense révulsion d’un nombre croissant d’Américains pour les actes barbares mis en pleine lumière.
Les candidats à l’élection présidentielle de novembre ont dû prendre position. Les républicains : tous favorables à la protection de chaque vie humaine. Carly Fiorina, unique femme du peloton, s’est montrée la plus éloquente dans ce sens ; Donald Trump le plus ambigu. Les démocrates : tous opposés à la moindre limitation de l’avortement (58 millions de victimes en quarante-trois ans).
Retournement
Les révoltantes vidéos ont permis aussi un enchaînement d’initiatives impensables auparavant. Le Congrès de Washington, au cours de plusieurs auditions, a fait défiler de nombreux témoins afin d’examiner les accusations contre PP : violations fréquentes de l’interdiction (depuis 2007) des avortements dits « naissance partielle », c’est-à-dire au-delà de vingt semaines de grossesse ; mensonges sous serment de sa présidente Cecile Richards au sujet des mammographies que PP offre soi-disant mais ne fournit en réalité jamais ; fraudes variées dans l’application de Medicaid (programme d’assistance santé pour les pauvres). Sans compter les copieux bénéfices encaissés en échange de petits cœurs, poumons, foies… Conclusion du Sénat et de la Chambre des représentants : Defund PP ! (Arrêt du financement de Planned Parenthood !) Autrement dit, ne donnons plus un seul cent du budget fédéral au tentaculaire bourreau (1,3 milliard de chiffre d’affaires annuel).
Pour la première fois – étape historique –, le Congrès, composé en majorité de républicains, a donc posé sur le Bureau Ovale un projet de loi mettant fin au financement public de PP, qui reçoit des Américains plus d’un demi-milliard de dollars par an. Le Président y a aussitôt, le mois dernier, apposé son veto. Oui : Barack Obama, qui venait d’appeler les citoyens à « protéger les innocents » et à « sauver davantage de vies » en… supprimant le port d’armes, s’est hâté d’étrangler un projet de loi restreignant l’exécution par PP de 325 000 enfants par an. Il s’agit évidemment de protéger la poule aux œufs d’or qui lui a généreusement offert 12 millions de dollars pour entrer à la Maison-Blanche en 2008, et qui en donnera au moins autant cette année à Hillary Clinton pour lui succéder.
D’un bout à l’autre du pays, les États ont réagi. L’Ohio est devenu fin janvier le neuvième État à décider, par un vote de ses élus, le blocage du financement des avortoirs de Planned Parenthood par les contribuables, et le transfert de ces fonds à une myriade de cliniques locales fournissant aux femmes qui en ont besoin de véritables soins médicaux. Ont précédé l’Ohio dans cette voie : l’Alabama, l’Arkansas, le Kansas, la Louisiane, le New Hampshire, le Texas, l’Utah et le Wisconsin, dont deux récents projets de loi visent à priver PP de 8 millions de dollars. « Je ne suis pas seul à croire que la vie commence dès la conception », a affirmé Chris Kapenga, sénateur républicain du Wisconsin, « et qu’une des fondations de la Déclaration d’Indépendance et de notre Constitution est la protection de la vie ».
1. Cf. L’HN 1598 du 26 sept. 2015.