La dernière messe du pape Benoît

Publié le 05 Jan 2023
messe
Jeudi 5 janvier 2023, 9h30. La cérémonie commence. Sur cette place saint-Pierre de Rome, l’autel est prêt, le cercueil à son pied, le cierge pascal à côté. Les cardinaux sortent en procession de la basilique saint-Pierre de Rome, précédant le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du collège cardinalice, célébrant de cette messe des funérailles du 265ème souverain Pontife de l’Église de Rome, Benoît XVI. Le pape François, déjà installé avant le début de la procession, se tient assis sur son fauteuil roulant, devant l’autel, face à son prédécesseur.
Peu de changement dans cette cérémonie par rapport aux funérailles d’un pontife régnant, si ce n’est la mise de côté de certaines prières, et le changement des textes de la messe. Les invitations ont été également réduites aux États allemand, terre d’enfance de Joseph Ratzinger, et italien. Mais à ces invités se sont joints de nombreux représentants d’autres pays qui se sont déplacés pour saluer une dernière fois le pape Benoît XVI. Pour la France, Gérard Darmanin, ministre de l’Intérieur et par conséquent des cultes, est présent dans l’assemblée.
C’est une messe entièrement grégorienne qui est célébrée, une messe de requiem pour prier pour le salut de l’âme du défunt pape émérite ; « nous aussi, fermement attachés aux dernières paroles du Christ et au témoignage qui a marqué sa vie, nous voulons en tant que communauté ecclésiale, suivre ses traces et confier notre frère aux mains du Père », affirme le très saint Père dans son homélie. « Que Ses mains de miséricorde trouvent sa lampe allumée avec l’huile de l’Evangile qu’il a répandue et dont il a témoigné toute sa vie ».
On aurait pu attendre du sermon du Pape François une ode du défunt pape. C’est en fait une prédication spirituelle méditant sur les dernières paroles du Christ sur la croix qui est donnée ici, invitant alors les fidèles à dire en ce jour : « Père, entre tes mains, nous remettons son esprit ».
C’est aussi le pape régnant qui bénira l’encens du dernier adieu que le peuple chrétien fait à Benoît XVI lors de l’absoute, à la fin de la messe, laissant néanmoins au cardinal Battista Re la charge d’encenser le cercueil. Puis, les derniers instants de cette cérémonie se succèdent, une dernière louange à Dieu pour son serviteur, au moyen du Magnificat, est chantée, le saint Père se lève, bénit son prédécesseur, et enfin, le cercueil du souverain pontife Benoît XVI est transporté, sous les applaudissement de l’assemblée, pour son dernier voyage, dans les grottes du Vatican, au lieu même où son prédécesseur Jean-Paul II avait été inhumé, avant sa canonisation.

Alors que le cortège disparaît derrière les grilles fermées de la basilique Saint Pierre, les derniers mots du Pape François lors de son sermon accompagnent le défunt : « Benoît, fidèle ami de l’Époux, que ta joie soit parfaite en entendant sa voix, définitivement et pour toujours ».

 

Pour retrouver le livret de messe, cliquez ici.

A lire également : Comment enterre-t-on un pape émérite ?

Aymeric Rabany

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneEgliseFiducia Supplicans

Fiducia supplicans : L’Église copte orthodoxe suspend son dialogue avec l’Église catholique

Dans un communiqué daté du 7 mars, l'Église copte orthodoxe a annoncé suspendre le dialogue théologique avec l'Église catholique, et rappelle son rejet de toute perversion sexuelle, parmi lesquelles l'homosexualité. Cette décision survient près de trois mois après la publication de Fiducia supplicans, une déclaration autorisant les prêtres catholiques à accorder des bénédictions non liturgiques aux couples homosexuels.

+

église copte orthodoxe
A la uneChroniquesEglise

Défendre l’Église

Carte blanche de Judith Cabaud | Récemment, la chaîne de télévision KTO a programmé un film sur la vie de sainte Édith Stein, en religion sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix, juive convertie et carmélite morte à Auschwitz en 1942. Cependant, ce film, Une rose à Auschwitz, produit soixante-seize ans plus tard, en 2018, après l’ouverture des archives du Vatican qui ont révélé tous les documents pertinents, dénonce encore l’Église catholique romaine comme « responsable » des faits au lieu de s’en tenir aux réalités.

+

pie xii Edith stein église
A la uneCultureEgliseLectures

Pierre Teilhard de Chardin : prophète ou hérétique ?

Le plus célèbre jésuite du XXe siècle fut autant admiré que controversé. Pierre Teilhard de Chardin fut le théoricien d’un « évolutionnisme théiste » que l’Église ne pouvait que condamner. Deux ouvrages parus dernièrement, une biographie et une analyse de ses enseignements, font le point sur la vie et les œuvres d’un religieux peu orthodoxe.

+

Pierre Teilhard de Chardin