L’ordination des femmes, le « service » ecclésial auquel elles seraient reléguées… Les femmes occupent la scène médiatique – mais pas seulement. Au sein même de l’Église se met en place un véritable courant féministe, dans une mise au diapason du monde, qui porte à confusion. Égalité ? Reconnaissance ? Autant d’étendards qui peuvent cacher un esprit de compétition malvenu et nuisible, car parfaitement impropre à la vocation intime de la femme et à l’enseignement originel de l’Église.
L’affaire a attiré l’attention des grands médias : sept femmes se portaient candidates à des « postes de responsabilité dans l’Église ». C’était le 22 juillet 2020, fête de sainte Marie Madeleine, « apôtre des apôtres » : le petit groupe de femmes, conduit par l’activiste Anne Soupa, avait symboliquement choisi cette date pour déposer leurs CV à la nonciature afin de se voir nommer diacre, prêtre ou évêque… L’une des sept était même une femme « assignée homme à la naissance », ce qui témoigne d’un art consommé de compliquer les choses. La démarche relevait d’une agitation de niveau gadget, tant les chances de ces dames sont inexistantes. Mais il faut en tirer deux observations. La première porte sur l’engouement médiatique provoqué par la démarche, sur fond de dénonciation de l’Église catholique institutionnelle ; la deuxième, sur l’adéquation entre les revendications présentées et l’air du temps : dénoncer des stéréotypes « sexistes » et ratiociner sur l’évolution sociétale vont de soi de nos jours. C’est la prétention des intéressées de bouleverser l’ordre établi au sein de la hiérarchie cléricale qui séduit. Hélas, l’ordre en question semble déjà bien fragile… Leur provocation trouve en effet un écho fort actuel dans l’Église où commissions et, décisions et proclamations synodales se multiplient qui entrent bel et bien dans cette logique, quoique sans la mener jusqu’au bout. Aujourd’hui, le discours officiel de Rome partage l’idée que les femmes doivent avoir une place plus éminente dans l’organisation ecclésiale pour combattre le « cléricalisme ». Et le « cléricalisme » est à l’Église ce que le « patriarcat », tant décrié par les idéologues du genre, est à la société dans son ensemble. Paradoxe : les femmes qui réclament une meilleure reconnaissance dans l’Église demandent au fond à entrer dans cette hiérarchie cléricale. Anne-Marie Pelletier, théologienne, universitaire, membre de la deuxième commission sur le diaconat constituée par le pape François en avril 2020, le dénonce d’ailleurs, mais sur un ton résolument féministe : « Il y a de multiples lieux où les femmes…