La France court-elle un danger de guerre civile ?

Publié le 10 Déc 2015
La France court-elle un danger de guerre civile ? L'Homme Nouveau

La personne qui me pose cette question a été impressionnée par divers propos du Saint-Père. Celui-ci aurait déclaré qu’une Troisième Guerre mondiale était en gestation, qu’elle ne serait pas frontale entre deux camps bien définis, mais plutôt diffuse un peu partout. Donc, me dit mon interlocuteur, des guerres civiles pourraient faire partie de cet état de désordre multipo­laire. Et il ajoute : « En France, à votre avis, une guerre civile est-elle du domaine du possible ? ».

Je ne suis pas prophète, mais j’aime analyser la situation de mon pays et je lui ai dit ce que j’en pensais. À mon avis, il y a quelques constats inquiétants, qui n’échappent pas aux observateurs réalistes. Le premier réside dans le très bas niveau de crédibilité du chef de l’État, tant à l’étranger que dans l’Hexagone. Cette mauvaise cote est liée à la fois à la personne même du Président mais aussi à l’amateurisme d’un certain nombre de ses ministres. En outre, ce que l’on peut appeler la France profonde ne se reconnaît pas plus, et probablement moins, dans le style « bobo de gauche » qu’elle ne se reconnaissait dans le style du précédent Président. Bien plus, cette France profonde se sent parfois détestée dans ses racines multiséculaires par des membres importants de l’équipe gouvernementale.

Policiers en colère

La récente manifestation des policiers montre bien que le malaise est profond, alors justement que la délinquance augmente, que le trafic de la drogue est en plein essor et que les armes des trafiquants sont performantes et utilisées sans complexe. La remise en circulation de délinquants dangereux inquiète les uns et exaspère les autres, et l’insécurité croissante fait partie du discrédit des responsables politiques. Quant à la situation de notre économie, les dépôts de bilan, les cessations d’activité, la croissance du chômage, l’augmentation de la dette et l’absence de réformes profondes, n’annoncent pas de lendemains qui chantent ! Dans ce contexte peu réjouissant, les facteurs spirituels, moraux, culturels et émotionnels, vont jouer un rôle croissant. Et l’on peut dire, sans se tromper, qu’ils ne sont pas rassurants.

S’il y a un réveil spirituel certain et des conversions spectaculaires, la masse reste profondément matérialiste. L’amoralisme tranquille – pensez à la cohabita­tion qui devient la règle dans la jeunesse –, le divorce en plein essor, l’avortement banalisé, se sont installés dans toutes les classes sociales. Les mass media diffusent majoritairement, en dépit de belles exceptions, un mélange d’affectif sirupeux et de pourriture nauséabonde, dans un climat émotionnel souvent malsain.

Or malheureusement la classe politique n’apparaît pas à nos concitoyens capable de provoquer un sursaut salvateur, trop d’« affaires », trop d’avantages pécuniaires non justifiés, trop d’absentéisme, et un souci majeur : la réélection ! Quant au « vivre ensemble », il se traduit par l’émergence du communautarisme. L’importante communauté musulmane véhicule une culture forgée par l’islam, incompatible avec les racines chrétiennes de notre patrie. Je ne peux donc pas m’empêcher de penser que l’état actuel de notre société recèle de nombreux ferments susceptibles de favoriser une guerre civile. Et qui peut dire qu’il ne peut pas surgir à un moment un évènement imprévu, qui joue le rôle de détonateur ? L’Histoire nous en donne maints exemples.

(Billet écrit avant le 13 novembre 2015.)

Ce contenu pourrait vous intéresser

Société

L’action politique (4/5) | Les devoirs de justice générale en situation d’illégitimité du pouvoir

DOSSIER « Réflexions sur l’action politique » | La cité colonisée par les intérêts particuliers, le bien commun oublié, le mal-être et les difficultés partout : que faire ? La claire vision de la situation et la morale de l’action imposent d’agir et, dans la lignée d’Aristote et de saint Thomas d’Aquin, deux ouvrages contemporains proposent des moyens immédiats pour chacun de faire sa part dans la restauration de l’ordre.

+

action politique
SociétéÉducation

Les écoles hors contrat en plein essor malgré les contraintes

Portées par des parents, des réseaux confessionnels ou sociaux et désormais des acteurs privés, les écoles hors contrat connaissent une croissance régulière. Professionnalisation, diversification des profils et motivations contrastées des familles dessinent les contours d’un secteur de plus en plus structuré. Entretien avec Augustin Yvan, responsable du développement à la Fondation pour l’école.

+

école hors contrat