La joie chrétienne : «  Soyez toujours joyeux » (1/4)

Publié le 26 Juin 2023
L’ange du sourire de Reims : la joie de bienveillance se nourrit gratuitement de la gloire de Dieu.
Pourquoi la joie doit-elle caractériser le chrétien ? Quelle en est la source ? Quelles sont ses qualités, ses caractéristiques ? Autant de question à se poser dont les réponses se trouvent dans la Bonne Nouvelle par excellence, l’Évangile, les paroles du Christ mais aussi les Épîtres. Saint Thomas d’Aquin lui-même a laissé dans la Somme théologique des précisions essentielles.

  Qu’est-ce que l’Évangile, sinon une bonne nouvelle ? Le message de Jésus est une annonce pleine de joie, et les chrétiens sont appelés par saint Paul à être « toujours joyeux » (1Th 5, 16). Il semble cependant qu’en notre temps les raisons soient nombreuses de faire grise mine. Faut-il définitivement troquer l’enthousiasme des apôtres pour des têtes d’enterrement ? Qu’est-ce que la joie ?  La joie, chez saint Thomas d’Aquin (1), est une passion de l’âme. Elle découle de l’amour qui «cause le désir du bien absent et l’espoir de l’obtenir. Ce mouvement s’achève dans le plaisir et la joie du bien possédé» (2), elle est le repos dans la possession de l’aimé. Puisqu’elle en est le fruit, la joie se distingue selon divers types d’amour. Le Docteur angélique identifie trois catégories (3) : l’amour de convoitise, qui désire le bien pour soi, l’amour de bienveillance, qui désire le bien pour autrui, auquel l’amour d’amitié, qui tend vers celui à qui l’on veut le bien, ajoute la réciprocité. Il distingue donc trois sortes de joie : une joie causée par la possession, une joie de ce que l’autre jouit de son bien propre (bienveillance), et la joie de la présence de l’aimé. La joie est encore à envisager selon ce bien que l’on a désiré et dont on jouit ; il peut ainsi y avoir vraie et fausse joie, bonne et mauvaise. « La joie de l’impie » ne dure qu’un moment (4), la délectation mauvaise est un péché en elle-même («quiconque regarde une femme avec convoitise, a déjà commis l’adultère avec elle, dans son cœur» [Mt 5, 28]). Au contraire, «La crainte du Seigneur réjouira le cœur; elle procure plaisir, joie et longue vie» (Si 1, 12) car c’est Dieu qui «réjouit notre jeunesse» (Ps 43, 4), comme nous le disons en montant à l’autel avec le prêtre. La véritable joie est donc en Dieu, elle est une joie spirituelle. La joie spirituelle  Puisque la joie est une passion qui suit l’amour, la joie spirituelle est un fruit de la charité.…

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Abbé Paul Roy, FSSP +

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