Sur le Blog de la liberté scolaire, nous lisons un article d’Anne Coffinier, directeur général de la Fondation pour l’école, alertant les lecteurs sur une proposition de loi déposée par des sénateurs Ump visant à interdire l’école à domicile et, par voie de conséquence l’enseignement à distance.
Un autre élu Ump, Georges Fenech, s’était déjà illustré dans la lutte contre la liberté scolaire, en voulant interdire l’enseignement à domicile. À nouveau, le plat de la lutte contre les familles et leur libre choix de la scolarité de leurs enfants, est remis en avant.
Comme l’écrit avec justesse Anne Coffinier :
Cette proposition de loi repose bien plutôt sur une suspicion de principe à l’égard des parents et une idéalisation irréaliste de l’Etat éducateur. Vu les résultats académiques de l’Education nationale en France, c’est quand même hautement paradoxal.
Sur quel argument la nouvelle offensive contre la liberté scolaire repose-t-elle ? À vrai dire, toujours le même : le risque d’un manque de socialisation (quand on voit la violence à l’école et les émeutes attribuées à des « jeunes », on se dit qu’effectivement le système scolaire français est une grande et véritable réussite en matière de socialisation…) et le risque de dérives sectaires. Citons, à nouveau, Anne Coffinier :
Le prétexte invoqué est d’assurer la socialisation des enfants. Il ne tient pas. Les études américaines montrent que les enfants ayant étudié à la maison sont au moins aussi doués pour les relations sociales que les autres. Le fort développement actuel de la pathologie intitulée la phobie scolaire montre a contrario que l’école peut être une cause directe de désocialisation.
Concernant les possibles dérives sectaires – outre qu’il faudrait préciser exactement de quoi il s’agit tant la notion est ouverte à de multiples manipulations de la part de certaines sectes et officines jamais mises en cause –, il existe déjà des lois qui permettent d’y répondre. Ajoutons d’ailleurs que la scolarisation à domicile ainsi que l’enseignement par correspondance sont déjà fortement contrôlés en France et qu’une loi supplémentaire ne viserait qu’à réduire toujours davantage la liberté des parents, au-delà même de leurs choix scolaires. Comme l’écrit Anne Coffinier :
ll nous semble aussi que cette proposition découle d’une vision faisant primer la fonction politique de l’école (qui serait d’assurer le vivre ensemble et une égalitarisation de la société, même si cela doit se faire par un nivellement par le bas) sur sa mission classique qui est tout simplement d’instruire. Les parents sont attachés à cette conception traditionnelle de l’école – transmettre des connaissances – et sont en profond décalage avec les élites politiques qui, sous l’influence des sciences de l’éducation, sont surtout préoccupées d’instrumentalisation de l’école à des fins politiques : faire advenir un homme nouveau, qui ne soit surtout pas un héritier, mais bien plutôt un citoyen arraché à tous les « déterminismes » sociaux, familiaux, culturels, religieux suite à l’action de l’Etat.
Une pétition circule actuellement pour protester contre cette menace et montrer qu’il est hors de question pour les parents et les familles, recourant ou non à l’instruction à domicile et/ou à l’enseignement par correspondance, de laisser l’un des derniers pans de leur liberté, liée à leur devoir de parents, disparaître, comme aux plus beaux jours des totalitarismes national-socialiste ou communiste. Il n’est pas interdit également de prendre contact avec les élus de sa région en leur demandant leur avis sur la question et en faisant peser la menace d’un vote sanction.
Là aussi, là encore, ne lâchons rien :