La loi des suspects

Publié le 03 Avr 2018
La loi des suspects L'Homme Nouveau

C’est le scandale de l’année. La justice, qui est déjà en piteux état, doit en principe perdre trois jours, du 4 au 6 avril, pour écouter le cardinal Barbarin et six autres prélats ou laïcs accusés de « non-dénoncation d’agressions sexuelles sur mineurs ». Un scandale parce qu’aussi bien devant la loi que face à ce qu’est l’Église, ça ne tient pas du tout et le cardinal ne sera pas condamné. 

Mais d’abord, puisqu’un certain nombre de niais m’accuseront de « défendre les pédophiles », il faut dire une fois de plus, une fois encore (et cela a été dit cent fois) : oui, les agressions sexuelles venant de prêtres contre des mineurs sont scandaleuses, terribles pour les victimes et aussi pour l’Église. Mais que faire ? Il y a une marge entre repérer les coupables et ne pas se contenter de les éloigner ou de les cacher, et l’odieuse chasse à l’homme déclenchée un peu partout aussi bien par hostilité envers l’Église que par le manque de courage de l’épiscopat.

Il est temps de dire : No comment, arrêtez donc d’en rajouter une couche dès que possible. 

D’abord, la loi : la justice pouvait et devait classer sans suite puisqu’il y a prescription et que, de toute façon, le cardinal Barbarin n’est pas concerné. Oui mais voilà, il suffit que quelques esprits vindicatifs (anciennes victimes ou pas, personne n’en sait rien) fondent une association, bombardent l’un des leurs « président », et soit par le biais d’une plainte avec constitution de partie civile devant un juge d’instruction, soit par une procédure de citation directe, obligent la justice à agir ! On se moque de la prescription (10 ans s’il y a matière criminelle + 10 ans pour actes contre mineur = 20 ans), en ajoutant une éventuelle prolongation pour continuité de la saisine. Dans l’affaire concernant un prêtre lyonnais justement accusé nous en sommes à 27 ans après les faits et le cardinal n’a évidemment rien à y voir. Quant aux victimes supposées, l’une d’elles approche de la cinquantaine. Or la prescription pour plainte est de 38 ans (majorité + 20 ans)…

Malheureusement, l’Église a peur de l’opinion publique conditionnée par les médias. On a l’impression que l’Église se fait plus procureur qu’avocat, elle défend mal ses frères coupables et se contente comme toujours de « bidules » comme la Cellule permanente de lutte contre la pédophilie (CPLP) avec le concours, entre autres, d’une certaine Karlijn Demasure qui ne craint pas de porter le titre grotesque de « théologienne titulaire d’un doctorat en abus sexuels ». Mieux vaut en rire, même si le sujet n’est pas drôle…

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