Fin janvier, l’Italie a déclaré l’ouverture d’un centre d’enregistrement et d’hébergement des demandeurs d’asile, en Albanie mais géré par l’Italie.
Le 29 janvier, la Cour constitutionnelle albanaise approuvait un projet d’ouverture de centres d’accueil pour migrants, gérés sur le territoire de l’Albanie par les autorités italiennes et aux frais de celles-ci. Il s’agit, d’une part, d’un centre d’enregistrement des demandeurs d’asile risquant de se noyer dans les eaux territoriales italiennes. D’autre part, d’un centre d’hébergement où ils attendront une réponse à leur démarche. Ces deux structures permettraient de recevoir simultanément 3 000 personnes et d’en traiter 39 000 par an. L’accord entre les deux pays avait été bloqué le 14 décembre dernier à la suite d’un recours devant la Cour constitutionnelle de Tirana déposé par l’opposition albanaise. Cette dernière avait affirmé l’accord violant la Constitution et les conventions internationales. Elle était soutenue par les ONG spécialisées dans l’aide aux migrants.
Une promesse vaine ?
Parmi celles-ci, Amnesty International qui, de manière choquante, a été jusqu’à produire un communiqué en décalage avec la réalité. Ainsi lit-on que le projet consiste « à transférer le contrôle des frontières et le traitement des demandes d’asile à des pays tiers ». Ce qui est faux puisque la police italienne assurera elle-même la sécurité à l’intérieur du périmètre des deux centres d’accueil en Albanie. Ce n’est, dans ce communiqué, que l’une des perles révélatrices de la mauvaise foi, dans cette affaire, de certaines ONG engagées (1). Le 24 janvier, les députés italiens ont néanmoins adopté l’accord par 155 voix contre 115, dont deux abstentions. Il faut dire que le Premier ministre, Giorgia Meloni, dispose de la majorité à la Chambre. De plus, c’est sur la promesse de réduire l’immigration que son parti a été élu en 2022. Or, en septembre 2023, elle avait avoué qu’elle aurait aimé « faire mieux » en matière de contrôle de l’immigration irrégulière. Son pays enregistrait 130 000 migrants illégaux depuis le début de l’année, contre 70 000 pendant les neuf premiers mois de 2022. Mais la solution imaginée permettra-t-elle pour autant de juguler le déferlement migratoire sur l’Italie ? Nous pouvons en douter. Pour une raison simple. L’accord autorise bien sûr les autorités italiennes à renvoyer dans leurs pays les migrants déboutés de leur demande d’asile. Mais comment si, comme ils le font souvent, leurs propres pays refusent de les recevoir ? Il faut savoir…