À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous attendons la décision du Conseil constitutionnel au sujet de la dénaturation du mariage, sans grand espoir, disons-le franchement. Après la promulgation du texte, des élus (officiers d’état-civil), des fonctionnaires, des notaires vont se retrouver dans la très délicate situation de devoir faire le choix entre la collaboration ou la fidélité à la justice et à leur conscience. Hélas, dans notre pays, bien d’autres professionnels (de santé, les pharmaciens…) connaissent déjà ce dilemme dramatique, et très probablement d’autres suivront. Dans notre langage juridique actuel, ce refus de collaborer revêt la forme de l’objection de conscience. Nous jugeons bon de préciser cette terminologie, en adjoignant dans la mesure du possible un article qui souligne la dimension objective du jugement de la conscience : objection de la conscience. On peut parler aussi d’objection de conscience anthropologique. Face au nombre de plus en plus élevé de Français soumis aux risques de répression à cause de leur fidélité aux principes les plus élémentaires de la loi naturelle, nous ne pouvons rester passifs. C’est dans cet esprit de résistance que l’association Objection ! a été créée pour soutenir tous ceux qui ne « lâcheront rien ». Nous constatons que notre démarche correspond au souhait exprimé par plusieurs évêques français. À titre d’exemple, dès le mois de février, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, (l’un des parrains d’Objection !), écrivait que « la démarche de résistance civique peut encore revendiquer l’exercice de la clause de conscience et de l’objection de conscience face à la corruption de la loi devenue inique puisqu’elle offense gravement les principes d’humanité » (1). De son côté, Mgr Pierre Raffin, évêque de Metz, a écrit juste après le vote en deuxième lecture du projet Taubira que « cette résistance devra tôt ou tard s’incarner dans des engagements concrets et elle a une dimension politique, mais il n’appartient pas aux pasteurs de l’Église de l’organiser » (2).
1. Éditorial publié dans le mensuel diocésain Église de Fréjus-Toulon, n° 170 – février 2013.
2. Communiqué du 25 avril 2013.

L’association Objection ! fait partie des structures nouvelles, nées dans ce printemps des consciences, destinées à fortifier dans le temps et organiser la résistance face à l’injustice, avec pour finalité le retrait (ou abrogation) des « lois » iniques.
Pour cela, que faire ? Il faut retisser les liens de solidarité de la communauté française autour de tous ceux qui se trouvent à un moment donné au premier rang du combat pour la civilisation. L’extraordinaire mobilisation de ces derniers mois a révélé au monde entier l’hostilité du peuple français au changement de civilisation souhaité par le gouvernement et à la profonde fracture sociale qu’il engendre. Cette lame de fond doit soutenir les hommes et les femmes d’honneur qui se lèvent par amour de leur métier et de leur fonction, au service du bien commun français, malgré les risques de répression.
Par quels moyens ? Nous nous proposons d’apporter un soutien moral, financier, juridique, médiatique. L’aide juridique consiste à donner les informations nécessaires et à proposer des contacts avec des avocats et juristes compétents, afin de connaître les risques encourus, de mener à bien une procédure administrative, judiciaire ou disciplinaire, d’agir si besoin est en cas de licenciement abusif. Des fiches techniques seront réalisées afin de donner des réponses précises sur ce qu’il est possible de faire dans telle ou telle situation délicate. Dans la mesure de ses possibilités, l’association souhaite participer aux frais de procédure au profit d’une personne en procès, dont la situation correspond à l’objet de l’association. Dans le cas d’un licenciement causé par la fidélité à la conscience, définie dans l’objet et le manifeste, nous proposons une aide à la recherche d’un nouvel emploi, offrant autant que faire se peut des revenus identiques. Nous encourageons la création d’un réseau d’entraide professionnel à cette fin. Nous allons d’autre part développer les contacts internationaux avec des associations ayant le même objet, en Europe et sur d’autres continents, principalement grâce au Centre européen pour le droit et la justice (CEDJ) dirigé par Grégor Puppinck.
Notre efficacité dépendra de vous, de vos dons et de tout ce que vous pourrez apporter. Nous n’existerons pas sans vous. Par vos apports, vous démontrerez à ceux qui sont menacés qu’à vos yeux leur action est aussi la vôtre.
Signez le manifeste de l’association Objection ! sur son site :
www.objectiondelaconscience.org
Ils nous parrainent :
Alliance Vita
John Finnis, Professeur de droit à l’university College d’Oxford
François de Lacoste Lareymondie, auteur du livre Je refuse. L’objection de conscience, ultime résistance au mal
Nicolas Mathey, professeur de droit à l’université d’Evry
L’European Center for Law and Justice
Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon
Robert Spaemann, Professeur émérite de philosophie à l’université de Munich
…
Luca Volontè, directeur général de Novae Terrae Fundation
Profesionales por la Etica (Espagne)