La souffrance au regard de la Foi 

Publié le 31 Jan 2023
la souffrance du Christ

 La question de l’euthanasie et des soins palliatifs s’articule autour de la souffrance : absurde et injustifiable en apparence, elle a pourtant un sens et une valeur. Alors soulager autant que possible mais aussi l’utiliser comme un chemin vers Dieu.   D’après la loi du 24 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs, « toute personne malade dont l’état le requiert a le droit d’accéder à des soins palliatifs et à un accompagnement ». Le soulagement de la douleur physique et psychique de toute personne qui le souhaite correspond à un impératif moral. Cependant, il est des maux rebelles à tout soin et penser supprimer toute souffrance en ce monde relève de l’utopie. Il nous faut donc oser penser le mystère et le scandale de la souffrance, dans une perspective résolument chrétienne.

La foi et la raison au risque de la souffrance

Confronté à la souffrance d’autrui, il s’agit d’abord d’y compatir et de la soulager, autant que possible, ne serait-ce que par une présence aimante plutôt que par un discours visant à lui trouver un sens et à en disculper Dieu, l’infiniment Tout-Puissant et l’infiniment Bon. Il est d’autant plus risqué d’oser un propos sur la souffrance que celle-ci est toujours personnelle et incomparable. Le degré de souffrance ne se mesure pas uniquement à l’intensité du mal qui frappe le souffrant mais aussi à ses dispositions personnelles. Ainsi, un même mal pourra être ressenti et supporté différemment en fonction de la condition de la victime, de son état mental et physique, de ses expériences passées et de son environnement. Si la souffrance est nécessairement singulière et aussi diverse que les différents types de maux perceptibles, elle peut cependant revêtir pour chacun un même sens. En effet, acceptée, la souffrance peut rendre humble et détaché des vanités de ce monde. Plus encore, la souffrance rappelle au sage sa vulnérabilité de créature et au pécheur les conséquences du refus de ses premiers parents à rendre l’adoration due à Dieu seul. Mais pour le chrétien, le sens de la souffrance lui conférant une valeur irremplaçable, y compris au seuil de la mort, est ailleurs. La liturgie pascale a l’audace de qualifier, dans l’Exultet, la faute originelle de « bienheureuse » parce que, par le Christ, la souffrance et la mort, châtiments du péché, ont été métamorphosées en occasion de salut et même de joie surnaturelle.

Pourquoi Dieu-t-il a voulu nous…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Abbé Vernier, FSSP +

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociétéDoctrine socialePhilosophie

Intelligence artificielle (1/5) : Antiqua et Nova, nouvelle technologie et vieille sagesse

DOSSIER « L’intelligence artificielle : entre innovation et responsabilité » | L’importance grandissante ces dernières années de l’intelligence artificielle a poussé le Dicastère pour la Doctrine de la Foi à se pencher sur le sujet et à publier en janvier dernier une note, conjointement avec le Dicastère pour la Culture et l’Éducation. Une mise au point bienvenue, des distinctions utiles, des rappels indispensables, et un critère ultime, le bien commun.

+

intelligence artificielle antique et nova
À la uneSociété

Premier forum VIVA ! : deux jours pour défendre la vie et la famille !

ENTRETIEN | Le premier Forum VIVA ! , organisé les 22 et 23 mars au parc de Vincennes à Paris, rassemble une cinquantaine d'associations engagées pour la famille et la vie – dont Mère de Miséricorde, la Fondation Jérôme Lejeune, la Marche pour la Vie, Alliance Vita et l’ECLJ. Florence Gros, présidente de l’Office chrétien des personnes handicapées (OCH), explique l’origine de cet événement inédit, sa mission et ses objectifs principaux.

+

forum VIVA !
Société

Césars contre oscars, que valent les récompenses du cinéma ?

Entretien | Après la dernière cérémonie de remise des césars, Laurent Dandrieu, critique de cinéma et auteur, nous explique comment sont primés les films en France et de l’autre côté de l’Atlantique et l’écart entre le succès populaire et la reconnaissance officielle que consacrent ces cérémonies.

+

cinéma oscars césars Emilia Pérez