La vie de saint François de Sales

Publié le 30 Nov 2022
saint françois de sales

Parmi la grande cohorte de saints issue de la réforme tridentine, la figure de saint François de Sales brille d’une particulière clarté. Tandis que saint Philippe Néri et s. Charles Borromée inaugurent la réforme catholique, saint François en constitue, en quelque sorte, l’achèvement. La fécondité de sa vie est telle que Benoît XVI put observer que « de la figure de ce saint émane une impression de rare plénitude, démontrée dans la sérénité de sa recherche intellectuelle, mais également dans la richesse de ses sentiments, dans la “douceur” de ses enseignements qui ont eu une grande influence sur la conscience chrétienne » (1). Saint François est né le 21 août 1567 à Thorens dans une famille de vieille noblesse savoyarde (2). Ses parents lui apprirent l’amour de Dieu et l’amour du prochain, en particulier du pauvre, toujours reçu avec bonté dans la demeure familiale. Aîné de sept enfants, François était destiné à succéder à son père dans ses titres. Ses parents veillèrent donc à ce qu’il reçoive une solide instruction. Après des études en humanités et philosophie au collège jésuite de Clermont à Paris, il fut enseigné en théologie à la Sorbonne. Les théories protestantes sur la prédestination semèrent en son cœur une profonde angoisse. Ce jeune homme, avide de sainteté mais conscient de ses imperfections, craignit d’être destiné à l’Enfer par l’infaillible jugement de Dieu. Ce trouble, qui faillit être mortel, l’agita dix semaines au tournant des années 1586-1587. Il finit par trouver la paix en s’abandonnant à l’amour infini de Dieu et fut dès lors animé par la pure espérance, « celle qui compte uniquement sur la bonté de Dieu pour l’homme, non sur la bonté de l’homme envers Dieu » (3). Cette absolue confiance dans l’amour divin est l’un des traits saillants de la spiritualité salésienne ; elle conforta en lui la vocation sacerdotale dont il avait ressenti l’appel dès l’enfance. Son père l’engagea cependant à poursuivre des études en droit civil et en droit canonique à l’université de Padoue. S. François obéit par piété filiale, mais continua à approfondir la théologie, dans laquelle il devait exceller. À son retour en Savoie, il triompha des résistances paternelles. Il refusa la magistrature et répondit à l’appel de Dieu. Ordonné le 18 décembre 1593, saint François entendait ébranler « les murs de Genève par la charité » (4). Hostile à la contrainte armée, sa méthode reposait sur la persuasion…

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Guillaume Bergerot, maître de conférences en Histoire du droit (UCO)

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