Alors que 2 000 enfants avaient été adoptés en 2011, seulement 1 569 l’ont été en 2012 (pour seulement 750 enfants adoptés en France), selon les statistiques du ministère des Affaires étrangères. Rappelons qu’en 1980, seuls 935 enfants étrangers étaient adoptés en France. C’est à partir des années 1980 que les Français ont commencé à adopter plus et davantage d’enfants étrangers que d’enfants nés en France métropolitaine. À cause des lenteurs de la procédure française et des obstacles administratifs de la DASS. Mais aussi parce qu’il n’y avait pas assez d’enfants français susceptibles d’être adoptés (400 pupilles de l’État en 2004). En 2006, on comptait 4 000 adoptions à l’étranger. À l’exception de 2010, marquée par l’arrivée de nombreux petits Haïtiens après le séisme de janvier, les chiffres de l’adoption internationale n’ont cessé de baisser. Pour plusieurs raisons qu’analyse Nathalie Parent, présidente d’Enfance et Familles d’adoption (« 93 associations départementales, regroupant près de 9 000 familles »).
D’abord, les pays ratifient peu à peu la convention de La Haye de 1993, qui incite les pays d’origine des enfants à ne les confier qu’en dernier recours à l’adoption internationale. Laquelle, en dépit d’intentions généreuses, n’est pas sans poser certains problèmes (Christian Demortier, L’Adoption et sa Face cachée, Éd. du Jubilé, 208 p., 16 €).
Ces pays se ferment ainsi à l’adoption dite individuelle, lorsque les parents adoptants contactent directement les autorités du pays de l’enfant (506 adoptés de la sorte en 2012, soit 32 %), la convention rendant obligatoire le recours à un organisme agréé (association ou autorité publique comme l’Agence française de l’adoption).
Désormais premier pays d’origine, la Russie pourrait elle aussi reculer à l’avenir, après ratification d’un accord bilatéral qui interdit les adoptions individuelles de petits Russes par des Français (185 sur 235 en 2012). Après avoir décidé d’interdire l’adoption aux Américains, le pays a surtout averti que l’ouverture du mariage et de l’adoption aux « paires » homosexuelles en France et au Royaume-Uni « réduisait les possibilités » pour leurs ressortissants d’adopter des enfants russes. Certains pays, comme la Chine ou le Vietnam, exigent déjà des « attestations de non homosexualité » pour les familles adoptantes, selon l’Agence française de l’adoption. Ces pays repoussent donc l’argument fallacieux des partisans de la dénaturation du mariage selon lequel il vaut mieux qu’un enfant soit adopté par…