Notre Dame de Paris 4/4 : Particularités de l’aménagement intérieur d’une cathédrale

Publié le 06 Avr 2023
cathédrale Notre Dame de Paris

 À l’heure où l’on restaure la cathédrale Notre-Dame de Paris et où l’on remplace le mobilier détruit dans l’incendie, il paraît important de revenir sur les particularités qui distinguent une cathédrale d’une simple église, afin d’y installer des éléments contemporains en respectant son essence. Explications d’un agrégé, auteur de L’espace du sacré – Géographie intérieure du culte catholique *.   La cathédrale est tout d’abord une église et elle en porte tous les caractères, notamment la structuration entre la nef, où se rassemblent les fidèles, et le lieu marqué par la présence de l’autel, où se célèbre le sacrifice eucharistique auquel l’assemblée s’associe. C’est essentiellement le sacrifice et la présence eucharistiques du Christ sur l’autel qui assurent à l’église son caractère d’espace sacré mais avec cette particularité chrétienne qui regroupe au sein du même bâtiment l’assemblée des fidèles et l’autel. C’est une innovation du christianisme par rapport aux cultes antérieurs, qui donne au sacré chrétien sa nature propre. Église à la tête des autres églises du diocèse, la cathédrale se distingue toutefois d’elles par certaines singularités. Si l’autel majeur est l’endroit le plus sacré de toute église, il a dans une cathédrale une importance toute particulière, en raison des célébrations par l’évêque, pontificales dans les grandes occasions, comme les ordinations des prêtres, qui amènent de nombreux chrétiens de tout le diocèse et imposent à la cathédrale, au-delà du prestige, sa taille importante, même si la plupart des cathédrales sont aussi l’église paroissiale du quartier qui les environne. L’autel majeur de la cathédrale est traditionnellement, comme dans les autres églises, orienté vers l’est de l’abside, il a parfois été déplacé, en France, vers l’avant du chœur au XVIIIe siècle et a été doublé en Occident, depuis les années soixante, par un nouvel autel retourné vers la nef. Toutefois, la singularité d’une cathédrale tient tout d’abord à la présence, à proximité de cet autel, du trône ou cathèdre (selon l’étymologie grecque) de l’évêque, qui lui a donné son nom. Il lui est réservé. La cathédrale est l’église de l’évêque à la tête de son diocèse ; ce trône y manifeste l’autorité du pasteur comme successeur des apôtres. À Rome, la cathèdre fixe du pape comme évêque de la ville n’est pas dans la basilique Saint-Pierre, où sont les cérémonies papales les plus connues, mais dans la basilique Saint-Jean-de-Latran qui est sa vraie cathédrale. En lien autrefois avec son élection, l’évêque est traditionnellement assisté…

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Marc Levatois

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