Le catholicisme, l’islam et la raison

Publié le 11 Juil 2023
islam

Englober sous la même dénomination de « religions du Livre » le catholicisme, le judaïsme et l’islam introduit une confusion sur leur contenu. Le Dieu qui se révèle dans l’Écriture sainte est Un et Trine et la connaissance des textes sacrés facilite l’observance de sa loi d’amour. La place de la philosophie, le rôle de la Tradition et du magistère sont également spécifiques du catholicisme, où la foi et la raison soutenues par la grâce aident à progresser sur la voie du salut.   On dit souvent que l’islam et le catholicisme font partie, avec le judaïsme, des « religions du Livre ». Rien n’est plus inexact. Nous pouvons manifester quelques caractéristiques propres au catholicisme qui ne se retrouvent pas dans l’islam. Les Écritures comme médiation vers Dieu Le christianisme se définit essentiellement comme une religion de l’alliance et de la rencontre personnelle avec Dieu, par l’Incarnation du Christ (1). Si ses sources sont bien les textes des Écritures (la Bible), il faut y ajouter la Tradition et le magistère (2), celui-ci distinguant le catholicisme proprement dit du protestantisme. Les Écritures, certes sources de la Révélation, ne sont qu’un moyen d’accéder à cette rencontre dans un lien spirituel et surnaturel avec Dieu, et surtout, en réalité, dans la foi catholique, avec les trois Personnes de la Trinité. Par ailleurs, le texte biblique permet d’entrer en contact avec Dieu lui-même qui parle au cœur de chaque personne. Il y a bien sûr une science nécessaire des textes, mais à titre de moyen et non de fin. Cette intimité entre Dieu et la personne est aussi la réalité de ce que l’on appelle le for interne : la conscience de chacun est l’instance ultime de cette rencontre. Il ne s’agit donc pas uniquement de l’obéissance à une loi, mais bien d’une relation intérieure entre l’homme et Dieu, qui se traduit, conséquemment, par le respect de la loi vue comme indiquant le bien naturel et surnaturel. La connaissance philosophique La pensée catholique inclut également une forte dimension philosophique et pas uniquement théologique : Dieu se révèle dans les Écritures, comme dans la nature qu’Il a créée, mais d’une autre manière. La philosophie est une connaissance de la nature et la théologie révélée, une connaissance du contenu de la foi. L’apport philosophique, souvent négligé par les chrétiens eux-mêmes, nous semble décisif pour comprendre comment, en tant que religion, le catholicisme parle aussi des réalités naturelles, accessibles donc à tous…

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Michel Boyancé

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