> DOSSIER « Réforme des paroisses : que devient le curé ? »
Les termes employés, les responsabilités accordées peuvent ouvrir des brèches pour les tenants d’un ministère plus « participatif » pour les fidèles. Deux écueils principaux sont à éviter.
L’abus du terme « ministérialité » est l’exemple typique du glissement qui s’opère à partir d’une compréhension volontairement erronée du concile Vatican II. Il revient, au bout de ce processus, à nier la distinction, non seulement de degré mais aussi essentielle, entre le sacerdoce commun du fidèle baptisé et confirmé et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique (Lumen Gentium, n. 10).
Une nouvelle catégorie de personnes ?
La « ministérialité » du laïc conduit, en effet, au raisonnement suivant très prisé dans certains cercles théologiques ou canoniques d’un certain nombre d’Instituts catholiques, de séminaires ou de centres d’études théologiques, dont quelques membres se trouvent être au surplus les intervenants dans tel service diocésain chargé de la formation permanente, ou même les conseillers ou les experts avisés des commissions épiscopales : les laïcs « engagés », qui reçoivent une lettre de mission leur octroyant souvent des responsabilités de suppléance d’un curé débordé ou absent, du fait de la raréfaction du nombre de prêtres, sont-ils encore des laïcs au sens traditionnel de ce terme (c’est-à-dire de Lumen Gentium, n. 10) ? N’assistons-nous pas à l’émergence d’une nouvelle catégorie de personnes, exerçant un ministère, qui trouveraient place entre le laïc stricto sensu (c’est-à-dire la plupart des fidèles) et le ministre ordonné ? Cette hypothèse, séduisante pour qui cherche à s’engouffrer dans toutes les failles supposées de l’ecclésiologie dite « conciliaire », est effectivement très prometteuse aux yeux de ses promoteurs, car elle permet, entre autres « avancées », de relancer l’idée d’un diaconat féminin, de réclamer la possibilité pour les diacres, voire les laïcs, d’administrer le sacrement de l’onction des malades, ou d’envisager l’ordination sacerdotale de viri probati (hommes mariés d’âge mûr), choisis parmi les « chrétiens-relais » les plus actifs, qui seraient « en lien » avec un curé-coordinateur célibataire… en attendant d’aller plus loin encore.
Une idée déviante
Au sujet de l’ordination sacerdotale des hommes mariés, il convient de mentionner que la nouvelle manière de relancer cette idée déviante fait appel à un raisonnement destiné à réduire au silence les catholiques dits « traditionnels » encore attachés au prêtre, et donc à la messe, à laquelle sa personne est « ordonnée ». Mis en présence du reflux du nombre des…








